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[Chronique] Les faits marquant de l’actualité ivoirienne ces dernières 24 heures


Abidjan, 25-03-2021 (lepointsur.com) À Barthelemy Zouzoua Inabo : Deux faits marquants ce mercredi 24 mars 2021 dans l’actualité nationale: dissolution du gouvernement et ouverture du procès de la rébellion ivoirienne.

Comme annoncé, ton camarade a mis le pays en pilotage automatique. Le Premier ministre par intérim et les ministres liquident les affaires courantes désormais. Un nouveau Premier ministre connu dans les prochaines heures. Et ce dernier, va entamer les négociations pour proposer une équipe resserrée sans les ministres « carriéristes ». Selon mes informations, pas aussi pléthorique que la précédente, ouverte. Certains disent « ouverte à l’opposition ». La recomposition politique se fait sous nos yeux. « Le Prado ne peut pas ou plus gouverner seul et ignorer les autres. La bonne tenue des élections législatives a fait prendre conscience au PRADO que la paix et la réconciliation passent par un gouvernement de ce genre même s’il est contre », selon un analyste.

Ton camarade veut préserver ses acquis et préparer sa succession en paix avec ses hommes. Il veut une sortie de scène réussie.

“ Et nul doute, beaucoup vont ainsi dire au revoir au douillet fauteuil de la salle du conseil des ministres. ’’

Il prépare déjà 2025.

Le Rassemblement au pouvoir est en train de se réorganiser autour de deux nouveaux chefs de fil sous l’ombre tutélaire de ton camarade. La disparition de AGC et celle de Hambak ont véritablement secoué l’édifice : Le Blanc de la Mé et TBO. Observons attentivement. Le projet ADO pour 2025 va se construire autour de ces deux pions. Le nouveau gouvernement est attendu dès la première semaine du mois d’avril 2021. Les ministres, élus députés vont participer le 1er avril 2021 à l’ouverture de la première session de l’Assemblée nationale. Et nul doute, beaucoup vont ainsi dire au revoir au douillet fauteuil de la salle du conseil des ministres.

L’autre événement majeur de la journée, les sorties fracassantes du chef de guerre, considéré comme la terreur de l’Ouest du pays devant le tribunal. « C’était précisément les 28 et 29 mars 2011 que des hommes armées ont pris possession de la ville de Duékoué et ont massacré les populations Guéré et Wê de cette localité́. Selon la Croix rouge, elles étaient plus de 800 victimes abattues sommairement qui sont composées majoritairement d’hommes (vieillards et jeunes) », selon le rapport de l’observatoire ivoirien des droits humains (OIDH) qui suit le procès.

Le 18 mai 2013, M. Amadé Ourémi qui régnait depuis déjà 10 ans dans la forêt classée du Mont Peko a été arrêté.

“ Il a toutefois reconnu avoir constaté un grand nombre de corps jonchant le quartier Carrefour de Duékoué à son arrivée le lendemain à 16h. ’’

Environ vingt-quatre chefs d’accusation qui sont à sa charge, notamment des faits de crimes de guerre, génocide, meurtre, viols, enrôlement forcé, violence et voie de faits sur les mineurs, engagement de troupes armées, fourniture d’armes, coups et blessures volontaires, complot, attentat contre l’Autorité de l’Etat, vol en réunion, soustraction frauduleuse de biens, extorsion de fonds, pillages, dégâts, dommages de marchandises, etc.

L’accusé a clairement pointé la responsabilité des chefs militaires de la rébellion de l’Ouest du pays. Interrogé successivement par le Président d’audience, le Procureur, et sa défense sur ces faits déroulés à Duékoué du 28 au 29 mars 2011, Amadé Ourémi a nié avoir participé aux massacres qui y ont eu lieu. Il a affirmé être malade ce jour-là donc resté à Blodi, localité située non loin de Duékoué. Il a également nié les allégations selon lesquelles, il avait une troupe d’hommes armés sous son contrôle.

Il a toutefois reconnu avoir constaté un grand nombre de corps jonchant le quartier Carrefour de Duékoué à son arrivée le lendemain à 16h.

Le procès se poursuit ce jeudi 25 mars 2021. L’histoire de la rébellion au grand jour. La chaîne de commandement, la stratégie, les tueries massives, les responsabilités devant le tribunal…

Fernand Dédeh

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