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Célébrer Abdoulaye Diallo, c’est réécrire l’histoire de la Côte d’Ivoire (La chronique de Fernand Dédêh)


À Barthelemy Zouzoua Inabo: Soulagement! L’équipe nationale de football Dames a repris les entraînements ce vendredi 3 mai. À 5 jours de l’ouverture du tournoi de l’UFOA B, le 8 mai à Abidjan. La fédération ivoirienne de foot s’est finalement décidée à appeler la légion étrangère pour renforcer le groupe d’Abidjan. L’entraîneur national va « dêmê-dêmê » avec ce qu’elle a sous la main. Elle va se débrouiller en tous cas… Au moins, la Côte d’Ivoire n’aura pas honte. Elle ne signera pas forfait. Mais elle va souffrir.

L’une des rues de Djekanou en prévision de l’hommage au doyen Abdoulaye Diallo

J’ai noté la présence de ton camarade au Conseil national de sécurité. Il avait laissé le Primus affronter les syndicats des travailleurs le 1er mai 2019. Un conseil de sécurité dans la logique du coup de colère du conseil des ministres du 24 mai 2019 à Yamoussoukro. Il avait exigé des explications à propos du riz avarié déchargé au Port d’Abidjan alors qu’il avait été refusé à Lomé. Il avait exigé des explications sur la coupe et le trafic du bois de Vène. Il avait exigé des explications sur la pénurie d’eau à Yopougon MICAO.

‘’Le riz avarié est en train d’être détruit, les sanctions ont été prises contre les sociétés importatrices, les enquêtes se poursuivent pour démanteler la chaînes des complicités et des responsabilités.’’

Sur tout ces questions et celle de la sécurité nationale, tout va bien ou presque. Les ministres l’ont rassuré. Des dispositions sont prises pour protéger les biens et les personnes. Le riz avarié est en train d’être détruit, les sanctions ont été prises contre les sociétés importatrices, les enquêtes se poursuivent pour démanteler la chaînes des complicités et des responsabilités.

‘’Une nouvelle à Abidjan me remplit de joie: Ton camarade a décidé de rendre hommage au vieux Abdoulaye Diallo, le 11 mai à Djékanou. Abdoulaye Diallo, le conseiller tout terrain de Houphouët-Boigny, l’homme araignée des années Houphouët…’’

Pour le bois de Vène, les dispositions actuelles font sourire… Médecin après la mort. Les autorités ont laissé faire. Laxisme et corruption ont participé à la destruction du bois. Depuis 2013 au moins, on voyait bien à Bouaké notamment, la présence massive de Chinois qui parcouraient la région… Le bois traversait tranquillement les postes de sécurité et atterrissait à Abidjan… Mais enfin… Mieux vaut tard que jamais…

Une nouvelle à Abidjan me remplit de joie: Ton camarade a décidé de rendre hommage au vieux Abdoulaye Diallo, le 11 mai à Djékanou. Abdoulaye Diallo, le conseiller tout terrain de Houphouët-Boigny, l’homme araignée des années Houphouët…

‘’Célébrer Abdoulaye Diallo, c’est réécrire l’histoire de la Côte d’Ivoire, revisiter l’Houphouetisme et analyser le sens du mot « loyauté ». Célébrer Abdoulaye Diallo, c’est comprendre comment servir un pouvoir sans perdre le sens des réalités.’’

J’ai toujours pensé que les problèmes de l’Afrique viennent en partie du manque de conscience historique et culturelle. L’Afrique vit le présent, oublie son passé. L’Afrique ne valorise pas assez ses grands hommes, les grandes dates, les faits majeurs de son histoire et se laisser piloter sur la route du futur, par ses émotions et son refus d’assumer son passé.
Célébrer Abdoulaye Diallo, c’est réécrire l’histoire de la Côte d’Ivoire, revisiter l’Houphouetisme et analyser le sens du mot « loyauté ». Célébrer Abdoulaye Diallo, c’est comprendre comment servir un pouvoir sans perdre le sens des réalités. C’est tout court, comprendre les pouvoirs africains après les soleils des indépendances.
Je suis heureux parce que ton camarade a décidé d’honorer un homme certes discret mais qui porte en lui, les silences, les bruits et les maturations de la Côte d’Ivoire. Une vraie bibliothèque mais une aussi une tombe.

J’encourage le respect de tous ceux qui ont donné de leur vie et de leur énergie pour bâtir ce pays. Les célébrer de leurs vivants est une reconnaissance de la nation et de la matière pour les chercheurs de tous bords. Dans ce pays, on se bat souvent parce que nous manquons ou nous oublions nos repères et nos références.

Par Fernand Dédeh

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