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[CEDEAO] Il faut prévenir les coups d’Etat


“La balle est dans le camp des chefs d’Etat eux-mêmes. La gestion du pouvoir, souvent solitaire et autocratique, la violation de la constitution, la capitalisation des institutions de la république, la Justice aux ordres, les libertés bafouées, l’intimidation et l’emprisonnement des opposants, bref, la mauvaise gouvernance, ouvrent les mauvaises pistes.’’

Abidjan, 17-09-2021 (lepointsur.com) Comment éloigner les coups d’Etat de notre sous-région ? Plus de 60 ans après les indépendances, c’est dégradant et contre-productif, l’intrusion des militaires sur la scène politique. Il faut vraiment trouver une réponse robuste pour éviter les mélanges des genres et des gènes. Il faut agir plutôt que réagir. La balle est dans le camp des chefs d’Etat eux-mêmes. La gestion du pouvoir, souvent solitaire et autocratique, la violation de la constitution, la capitalisation des institutions de la République, la Justice aux ordres, les libertés bafouées, l’intimidation et l’emprisonnement des opposants, bref, la mauvaise gouvernance, ouvrent les mauvaises pistes. L’Opposition aussi. Elle est démocrate tant qu’elle est loin du Palais. Une fois au pouvoir, elle oublie toutes les bonnes intentions. La société civile, ah, la belle société civile ! ONG politisée… Le fameux peuple ! Tous coupables en fait.

“ Un soldat peut sortir de n’importe quelle caserne pour changer l’ordre constitutionnel. Et l’on reviendra au même kit de mesures. Tout le monde sait à l’avance que la CEDEAO va suspendre le pays, demander la libération du président déchu puis engager les négociations avec les putschistes, exiger du bout des lèvres le retour de l’ordre constitutionnel.’’

La CEDEAO est de nouveau sur la brèche. Elle n’a pas fini de régler le problème au Mali. La Guinée est venue compliquer la tâche. Aucun chef d’Etat de la communauté n’est à l’abri. Un soldat peut sortir de n’importe quelle caserne pour changer l’ordre constitutionnel. Et l’on reviendra au même kit de mesures. Tout le monde sait à l’avance que la CEDEAO va suspendre le pays, demander la libération du président déchu puis engager les négociations avec les putschistes, exiger du bout des lèvres le retour de l’ordre constitutionnel.

“ En Guinée, le nouveau maître du pays souffle le chaud et le froid. ’’

Au Mali, la junte militaire nargue tout le monde. « Il n’est pas sûr qu’elle organise les élections en février. Elle ne fait rien pour… », selon une Malienne. En Guinée, le nouveau maître du pays souffle le chaud et le froid. Le président en exercice de la CEDEAO va le rencontrer. Pour négocier la mise en liberté du président Alpha Condé. Il gagne un point diplomatique. Là où il faut lui imposer de retourner en caserne !

Par Fernand Dédeh

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