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[Cantines scolaires en Côte d’Ivoire] Découvrez comment le gouvernement prévoit d’atteindre une couverture complète des écoles primaires publiques d’ici 2030


Cantines scolaires en Côte d’Ivoire : un levier crucial pour la réussite éducative et le développement social

Abidjan, le 09-09-2024 (lepointsur.com) Depuis 1989, la Côte d’Ivoire a fait des cantines scolaires un pilier de sa politique éducative, visant à améliorer les conditions d’apprentissage des élèves. Aujourd’hui, grâce au Programme social du gouvernement (Psgouv2), la pérennisation et l’expansion de ces cantines deviennent des priorités pour le développement du capital humain du pays. En effet, la fourniture d’un repas quotidien aux élèves dans les écoles publiques constitue un outil clé pour garantir la régularité, la performance scolaire et lutter contre l’abandon des cours.

Entre 2014 et 2019, un investissement de 16,2 milliards de FCFA a permis de financer les cantines scolaires, couvrant plus d’un million d’élèves. À ce jour, 5 602 cantines sont réparties dans les écoles primaires publiques ivoiriennes, représentant un taux de couverture de 36%. L’ambition du gouvernement est d’atteindre 100% de couverture d’ici 2030, un objectif inscrit dans l’axe 2 de la deuxième phase du Psgouv, qui met l’accent sur l’amélioration des conditions d’études et la qualité des repas offerts aux élèves.

Au cours de l’année scolaire 2023-2024, la coordination générale du Psgouv et la direction des cantines scolaires ont mené des missions d’évaluation à travers plusieurs localités du pays, telles que Songon, Adzopé, Daloa, et Man, pour examiner les conditions de fonctionnement de ces cantines. Ces inspections ont révélé une amélioration notable des indicateurs éducatifs. Selon la direction des cantines scolaires, le taux d’assiduité des élèves bénéficiant d’un repas est supérieur à 97%, tandis que le taux de rendement atteint 64% et le taux d’abandon chute à moins de 5%.

Dans la région du Gontougo, par exemple, 366 cantines ont été recensées, dont 192 sont soutenues par le gouvernement, permettant ainsi à 27 300 élèves de recevoir un repas chaud quotidiennement. Le Programme alimentaire mondial (PAM) prend également part à cette dynamique, appuyant 174 autres cantines, pour un total de 27 449 rationnaires. Des initiatives locales comme celle du groupement agricole « Lagabénou« , qui a offert 3,2 tonnes de vivres à l’EPP Kokpingué en trois ans, renforcent cet effort collectif. Grâce à cette contribution, les élèves de cette école peuvent obtenir un repas pour seulement 25 FCFA.

L’exemple de l’EPP Aniassué 4, dans la région d’Abengourou, illustre l’impact direct de ces cantines sur les élèves. Ange N’Guessan Anoh, élève de CM1, raconte comment la cantine lui permet de manger chaque jour à l’école. Issu d’un milieu modeste, vivant avec sa grand-mère, Ange est aujourd’hui premier de sa classe, depuis le CP1. Comme lui, les 300 autres élèves de son établissement bénéficient de cette aide indispensable pour leur réussite scolaire.

Dans le Tchologo, 131 cantines fonctionnent grâce aux contributions des groupements agricoles qui, en 2022-2023, ont fourni 29,5 tonnes de vivres. À l’EPP Sikolo, sur 302 élèves inscrits, 285 sont rationnaires. « Grâce à la cantine, les enfants sont réguliers à l’école et obtiennent de bons résultats« , souligne Soungalo Ouattara, président du Comité de gestion des établissements scolaires (Coges).

Au-delà de l’aspect éducatif, ces cantines impactent également les communautés. En permettant aux enfants de se nourrir à l’école, les mères de famille peuvent consacrer davantage de temps à leurs activités génératrices de revenus, contribuant ainsi au développement économique local.

Le gouvernement reste engagé à pérenniser ce programme vital, avec l’objectif de couvrir au moins 80 jours de fonctionnement des cantines dans toutes les écoles primaires publiques et de toucher 60% des élèves d’ici 2030. À la fin de l’année 2022, un total de 2 969 tonnes de vivres a été distribué dans 5 108 cantines scolaires, et en décembre 2023, 769 tonnes supplémentaires ont été acheminées à 4 989 écoles à travers tout le pays.

Avec un soutien continu des partenaires tels que le PAM, l’Anader, les Conseils régionaux et les groupements agricoles, les cantines scolaires représentent bien plus qu’un simple service : elles sont un investissement stratégique dans l’avenir de la Côte d’Ivoire, garantissant aux enfants de meilleures chances de succès et de développement.

Médard KOFFI

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