[CAN 2021] « Les autorités camerounaises sont conscientes qu’elles auraient pu mieux faire », l’analyse de Fernand Dédeh
Yaoundé, 31-01-2022 (lepointsur.com) À Barthelemy Zouzoua Inabo: Exaspérées! Les autorités camerounaises n’en peuvent plus et exigent la fin de ce qu’elles qualifient « d’accusations dépourvues de tout fondement contre le Cameroun et sa sélection nationale ». Le pays de Paul Biya a réussi tant bien que mal à organiser la 33e édition de la coupe d’Afrique des nations. Plus qu’une semaine et ce sera le clip de fin.
Jour de matches : premiers quarts de finale, Caneroun-Gambie et Burkina Faso-Tunisie.
“ Il y a évidemment beaucoup à dire et le Cameroun, en maints domaines, pouvait mieux faire. Si les lenteurs et autres lourdeurs africaines avaient été jugulées à temps. ’’
Clairement, le Cameroun a fait d’énormes sacrifices pour tenir le rendez-vous de la CAN2021. Pas facile, en effet ! La pression a été très forte. Mais l’essentiel est fait. Les matches se jouent, les joueurs et encadreurs sont logés, la sécurité est assurées, la Covid19 n’a pas finalement empêché le déroulement de la compétition. Les dispositions draconiennes mises en place sont épuisantes, mais le contexte l’exigeait.
Il y a évidemment beaucoup à dire et le Cameroun, en maints domaines, pouvait mieux faire. Si les lenteurs et autres lourdeurs africaines avaient été jugulées à temps. Le drame de Olembé est en partie, la conséquence des africaneries en matière d’organisation. La délocalisation des matches de Douala est injustifiée, mais la CAF essaie de sauver la compétition.
Les autorités camerounaises sont conscientes qu’elles auraient pu mieux faire. Mais elles n’acceptent pas toutes les critiques. Notamment, celles qui ont trait à la collusion avec la CAF pour favoriser les Lions Indomptables, l’hébergement des équipes nationales étrangères et surtout les tests Covid-19. « Elles cachent mal, la volonté inavouée de certains de jeter l’opprobre sur le Cameroun. », lit-on dans un communiqué rendu public par le gouvernement camerounais. Frustration et exaspération.
“ Tout ce qui se dit sur le Cameroun, n’est pas forcément vrai. Mais c’est davantage un avertissement pour la Côte d’Ivoire. Elle doit ouvrir grands les yeux, pour noter les défaillances et difficultés dans l’organisation de la CAN2021 et ne pas les répéter pendant la 34e édition, en 2023.’’
Tout ce qui se dit sur le Cameroun, n’est pas forcément vrai. Mais c’est davantage un avertissement pour la Côte d’Ivoire. Elle doit ouvrir grands les yeux, pour noter les défaillances et difficultés dans l’organisation de la CAN2021 et ne pas les répéter pendant la 34e édition, en 2023.
Place au jeu: deux matches de quart de finale ce samedi 29 janvier 2022. À Douala, au stade de Japoma, le pays organisateur reçoit la Gambie. Un match a priori déséquilibré. Les pronostics en faveur des Lions Indomptables. Mais cette compétition l’a montré, les équipes dites « petites » ont très souvent posé des problèmes aux ténors. Et, sans complexe. « Nous avons une petite chance devant le Cameroun », dit l’entraîneur des Scorpions de la Gambie, Tom Saintfiet. Ils ont déjà tout gagné en atteignant le cap des quarts. Ils n’ont plus rien à perdre. Plus encore, ils ont tout leur monde. Aucun cas Covid-19 dans leurs rangs.
Quant aux Lions Indomptables qui jouent pour la première fois sur le terrain du village de la légende de Roger Milla, depuis l’ouverture de la compétition, la sérénité est de mise. L’entraîneur Antonio Concecaõ n’en est pas moins prudent : « Entraîneur du Cameroun : « Les Lions Indomptables sont extrêmement positifs. Ça fait un mois que les joueurs sont ensemble, entraînement, match, ce n’est pas facile. Mais nous avons l’esprit positif ». Le dernier match contre une équipe des Comores diminuée a montré la fébrilité défensive des Lions. Ils ont dans leur ligne offensive, le meilleur buteur de la compétition, Vincent Aboubacar, « Monsieur un but par match » mais les distractions de leur gardien et l’incapacité du milieu de terrain à imprimer le rythme au match posent problème. La Covid-19 met les deux équipes à équidistance dans ce match à élimination directe.
“ Mais cette compétition l’a montré, les équipes dites « petites » ont très souvent posé des problèmes aux ténors. ’’
La deuxième rencontre du jour, c’est dans l’extrême-Nord du pays, à Garoua, à 1500 km de la capitale politique, Yaoundé. Burkina Faso – Tunisie, comme un air de déjà-vu. Comme en 2017. Les Etalons avaient remporté la manche. Revanche des Aigles de Carthage ? Bertrand Traoré est encore là. Comme au Gabon. Il alterne le bon et le moins bon. Mais il reste le pion essentiel du dispositif des Etalons. Les Tunisiens ont connu un début de compétition compliqué. Démarrage au diesel. Mais là, ils sont montés en puissance. Match équilibré à tout point de vue.
Fernand Dédeh, envoyé spécial au Cameroun