Burundi/Les députés votent à 94% contre 2 pour le retrait de la CPI
Abidjan-12-10-16 (lepointsur.com) Les autorités burundaises sont entrain de joindre l’acte à la parole. Après avoir annoncé le retrait de leur pays de la Cour pénale internationale (CPI), les députés viennent de voter ce mercredi pour un divorce avec l’institution judiciaire internationale indique Jeune Afrique.
Après un exposé de la ministre de la Justice suivi d’un débat parfois houleux, l’Assemblée nationale burundaise a adopté mercredi la loi sanctionnant le retrait du Burundi de la Cour pénale internationale (CPI). A l’instar du président Pierre Nkurunziza, l’Assemblée nationale burundaise a adopté, ce mercredi 12 octobre, le projet de loi relatif au retrait de la CPI. « Le Burundi a adhéré volontairement à la CPI. Le retrait est aussi volontaire », a commenté Laurentine Kanyana, ministre burundaise de la Justice, peu avant le débat au sein de l’hémicycle, assurant que toutes les dispositions du statut de Rome ont été versées dans la législation pénale du pays.
Le débat – parfois houleux – qui a suivi n’a rien changé. Le texte a en effet été approuvé à 94 voix contre 2. Soit par plus des 2/3 des 104 députés présents à l’Assemblée nationale. Quatorze d’entre eux se sont abstenus.
Avant sa promulgation, le texte sera dans les prochains jours examiné par le Sénat qui doit à son tour l’adopter. Il n’y a pas de risque envisageable de blocage dans la chambre haute du parlement burundais, largement dominée par le CNDD-FDD, le parti au pouvoir. S’il est vrai que la majorité des députés ont voté pour le retrait il n’en demeure pas moins qu’un député du sud qui vraisemblablement a voté contre est inquiet de cette décision de Pierre Nkurunziza et de ses camarades.
« Les attaques contre le statut de Rome sont injustes. Le quitter est une erreur politique et diplomatique pour le Burundi », a pour sa part prévenu André Ndayizamba, élu de Bururi, dans le sud du pays, avant l’adoption du texte.
Comme lui, plusieurs autres députés ont émis des réserves sur le bien-fondé de cette décision de se retirer du statut de Rome, sans pour autant peser sur l’issue du vote.
EKB