Burkina Faso/Réfugié au Canada, la Justice va lancer un mandat d’arrêt international contre Isaac Zida
Abidjan-15-09-16 (lepointsur.com) Au terme du point sur l’instruction du dossier sur l’insurrection populaire d’octobre 2014 au Burkina Faso, la procureure Maiza Sérémé a indiqué la non collaboration de certaines autorités au ministère de la Défense nationale, à l’état-major général des armées ou à l’ex-Régiment de sécurité présidentielle. Ajoutant qu’elle compte lancer un mandat d’arrêt international contre l’ex-Premier ministre, le général Yacouba Isaac Zida, réfugié au Canada.
Après l’audition des ayants droit de certaines victimes et certains blessés de l’insurrection populaire d’octobre 2014, certaines autorités politiques et militaires, dont l’ex-premier ministre Isaac Zida ont refusé de collaborer avec la justice burkinabé souligne la procureure Maiza Sérémé. « Il n’y a pas eu de collaboration ni de coopération avec les autorités. Les juges d’instruction ont demandé à connaître la position des forces qui étaient chargées du maintien de l’ordre pour pouvoir identifier les responsables des tueries et des blessés. Il n’y a pas eu de réponse des autorités saisies », a-t-elle déclaré. Par ailleurs, elle ajoute que cité dans le rapport d’enquête, l’ex-Premier ministre, le général Yacouba Isaac Zida, n’a pas répondu aux multiples convocations des enquêteurs et des juges d’instruction alors qu’il avait dirigé les opérations de maintien de l’ordre à Ouagadougou au cours de l’insurrection populaire qui a fait une trentaine de morts.
« Lors des événements des 30 et 31 octobre, il était le chef des opérations du Régiment de sécurité présidentielle. C’est dire que c’est lui qui menait les opérations. C’est lui qui était le chef de camp adjoint et qui donnait les instructions au RSP (...) A partir du 2 novembre, où il y a eu encore des tueries et des blessés, le général Zida était le chef de l’Etat, donc c’est dire que s’il doit répondre, il va répondre. » A-t-elle insisté, avant de menacer : « S’il le faut, la justice lancera un mandat d’arrêt contre l’ex-Premier ministre afin qu’il soit entendu par les juges d’instruction. »
En revanche, l’ex-Premier ministre de Blaise Compaoré, Luc Adolphe Tiao, a été auditionné. Il est rentré d’Abidjan au Burkina Faso pour répondre à la convocation de la commission rogatoire. Il avait signé une réquisition, demandant le concours des forces armées pour le maintien de l’ordre au cours de l’insurrection populaire. Plusieurs ex-ministres du dernier gouvernement de Compaoré avaient déjà été auditionnés dans le cadre de cette même enquête le 6 septembre dernier.
EKB
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