Burkina-Faso-Tout est mélangé/ Le peuple réclame son pouvoir aux militaires, dimanche
Les principaux commandants de l’armée du Burkina Faso ont annoncé samedi 1er novembre 2014, qu’ils avaient désigné le lieutenant-colonel Issaac Zida pour présider la transition politique, dissipant ainsi l’incertitude qui régnait depuis la démission de Blaise Compaoré.
« Le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida a été retenu à l’unanimité pour conduire la période de transition ouverte après le départ du président Blaise Compaoré« , a annoncé le communiqué signé notamment par le chef d’état-major des forces armées Honoré Traoré. Le général Traoré, qui briguait lui aussi le pouvoir, reconnaît ainsi la victoire de son concurrent.
Le lieutenant-colonel Zida, qui se trouve à la tête d’un groupe de jeunes officiers, a aussi les faveurs d’une partie de la société civile, plus que le général Traoré en tout cas. Pour rassurer, il a affirmé que les « aspirations au changement démocratique » de la jeunesse burkinabè, dont le soulèvement a conduit à la démission de l’ex-chef de l’État, ne seront « ni trahies, ni déçues« .
Le peuple revient à la charge avec le soutien de l’UA
« L’armée veut confisquer la victoire du peuple. Quelle nous remette le pouvoir « , soutient la l’organisation de la société civile. En effet, selon certains observateurs de la scène politique burkinabé, « le peuple a été surpris par la fuite de Blaise Compaoré« . Les populations n’avaient pas pensé que Blaise Compaoré allait quitter le pouvoir aussi vite. Donc, ce peuple doit défendre sa fierté arrachée de forte lutte. « Si la constitution et les institutions sont dissoutes c’est un coup d’Etat militaire, une confiscation de la liberté. Nous n’en voulons pas« , a déclaré le président de l’Union pour la renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS) Me Bénéwendé Stanislas Sankara sur une radio privée de Ouaga aux environs de 7h.
Un autre soulèvement est annoncé dimanche 2 novembre 2014, par le peuple pour réclamer le pouvoir tenu par les militaires. La société civile est divisée sur la question, après a fait la jonction avec l’opposition politique, pour pousser Blaise Compaoré à la démission puis à son exil en Côte d’Ivoire. « Nous sommes dans des flammes il faut l’éteindre le plutôt possible« , a conclut le président de l’Union pour la renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS).
L’Union africaine a réclamé de son côté samedi 1er novembre 2014, une « transition civile et consensuelle« , soulignant « le devoir et l’obligation des forces armées et de sécurité de se mettre à la disposition des autorités civiles qui seront chargées de conduire la transition et d’agir dans un esprit républicain« .
La journée de dimanche s’annonce comme un tournant décisif pour le peuple burkinabé, qui voit sa « victoire » lui échapper, peu à peu.
Sériba Koné
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