Burkina Faso : des terroristes sèment la panique dans le centre-nord
Une dizaine d’hommes armés non identifiés ont incendié mercredi une école sous paillote de Bafina, dans le centre-nord du Burkina Faso, sans faire de victimes, a-t-on appris jeudi de source sécuritaire.
Selon des sources policières, les assaillants ont d’abord ligoté l’enseignant avant de commettre leur forfait. Des habitants contactés ont relaté que les assaillants ont aussi tiré en l’air dans une foire de la localité. L’attaque n’a fait aucune victime.
Une attaque perpétrée dans la nuit de lundi à mardi, par des individus armés non identifiés contre le poste de la police frontière de Madouba, dans le nord-ouest du pays à la frontière malienne, a été repoussée par les forces de défense et de de sécurité.
Vendredi dernier, l’armée a affirmé que des opérations de bouclage menées par les unités déployées au Nord et à l’Est du pays ont permis de saisir du matériel et d’interpeller une centaine de « suspects ».
Le Burkina Faso qui était longtemps épargné par les attaques terroristes, est tombé depuis 2015 dans un cycle d’attaques au Nord, au Centre et à l’Est du pays.
Depuis cette date, le pays a enregistré plus de 80 attaques qui ont coûté la vie à plus de 130 personnes selon les estimations.
Selon les experts du G5 Sahel, le Burkina Faso a enregistré 16 cas de violence liés à l’extrémisme durant le seul mois de mars.
Plus de 20.000 enfants se retrouvent dans la rue notamment dans le nord du pays, après la fermeture des centaines d’écoles dans la région par souci de sécurité, à cause des attaques terroristes, tandis que les magistrats ont déserté le Tribunal de Grande instance de Djibo, capitale régionale du Sahel burkinabè.
Selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), suite à la multiplication des actes de violence armée dans cette partie du pays, plus de 800 familles (5.000 personnes) ont dû quitter leurs domiciles depuis janvier pour rejoindre des localités plus au sud du pays.
Le Burkina Faso a renforcé la coopération avec la sous-région dans la lutte contre le terrorisme, notamment dans le cadre de la constitution de la Force du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad), et la formation de ses soldats à travers l’opération « Flintlock ».
Dans le cadre de cette opération, des manœuvres militaires sont en cours sur le sol burkinabè, axées sur des exercices tactiques de combats rapprochés, des parcours de tirs et des opérations aéroportées.
Les ministres de la Sécurité de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) se sont réunis la semaine dernière à Ouagadougou pour discuter de paix et de sécurité dans la sous-région.
(Xinhua)