Béoumi et les signes avant-coureurs
À l’instar des autres conflits inter-communautaires, les graves affrontements de Béoumi (15 et 16 mai 2019) interpellent la conscience collective.
- Les armes de guerre dont des Kalach sont soudainement sorties de nulle part pour une bagarre entre deux chauffeurs.
Cela veut dire que les armes continuent de circuler, malgré la fin du processus DDR et que de nombreuses caches d’armes, dans ces zones hier aux mains de la rébellion armée, restent sécurisées en lieux sûrs et prêtes à être utilisées.
- Les représailles qui ont gagné des villages de la commune, dont celui du maire Kouassi Kouadio Jean-Marc du PDCI-RDA, montrent que des cellules dormantes pourraient, à la faveur de ces crises, entrer progressivement en activité pour s’exercer afin d’infliger, le moment venu, des punitions aux adversaires.
- Les forces de sécurité, en sous-nombre et mal équipées, ont été rapidement dépassées par l’ampleur des affrontements et la puissance de feu des belligérants.
C’est un scénario catastrophe. Cette impuissance s’est manifestée par la blessure du commissaire de Police qui a reçu…deux balles au dos et à la jambe.
- Alors que l’on sait l’origine et les premiers responsables de ce conflit, les autorités n’ont procédé officiellement à aucune arrestation pour troubles à l’ordre public et possession illégale d’armes. Et naturellement, aucun désarmement n’est envisagé.
Alors, dans ce monde d’impunité, chacun peut, après son forfait, rentrer libre chez soi, avec son armement, en attendant d’autres explications…armées.
Ce sont des signes avant-coureurs dangereux à l’approche de la présidentielle d’octobre 2020.
(Par Bally Ferro)