Ben Kayala (Président de ‘’Tous en marche pour AGC’’) : ‘’ Après Alassane Ouattara, c’est Amadou Gon Coulibaly ou rien’’ (Interview)
Ben Kayala, vous êtes membre du Bureau Politique et du Conseil National du RHDP. Anciennement président du mouvement idéologique ‘’Ne touche pas à mon RDR’’, vous avez porté sur les fonts baptismaux, il y a quelques mois, le mouvement de soutien au Premier ministre ‘’Tous en Marche pour AGC’’ dont vous êtes le président. Que retenir de cet autre mouvement ?
Merci pour l’occasion que vous me donnez de me prononcer sur l’actualité du pays et surtout du mouvement ‘’Tous en Marche pour AGC’’ que nous avons créé en janvier 2019. Depuis un certain temps nous observions le regard et l’orientation du Président de la République. C’est vrai que nous ne faisons pas partie du cercle immédiat de celui-ci, mais c’est avec honneur et privilège que je suis proche de certaines personnalités faisant partie de cet important cercle de décision, et cela est connu de tous. Soutenir le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly est un devoir militant et même un sacerdoce pour moi et mes collaborateurs. Vous n’êtes pas sans savoir que celui-ci est le symbole de la loyauté, de la fidélité et a l’avantage de décoder la pensée et la vision du Président de la République, Son Excellence Monsieur Excellence Alassane Ouattara, dont il bénéficie de l’entière confiance. Mieux, il a fait mentir, par un immense travail et sa qualité de maîtrise des dossiers de l’Etat, à la tête du Gouvernement, tous ses détracteurs qui avaient vite fait de le jeter en pâture, dès sa nomination au poste de Premier ministre. A l’évidence, cette qualité de l’homme nous a amené à nous mobiliser pour lui. Comprenez aussi que notre engagement pour AGC n’est pas nouveau. A l’époque, avec le mouvement ‘’Ne touche pas à mon RDR’’, nous avions déjà initié trois actions de solidarité et de soutien en faveur de l’ancien député-maire de Korhogo en 2017, 2018 et 2019, à travers une caravane dénommée « Amadou Gon Solidarité ».
En tant qu’acteur de la vie politique ivoirienne, que vous inspire la décision du Président Alassane Ouattara de ne pas briguer un troisième mandat, mais de plutôt faire place à une nouvelle génération ?
J’avoue que la décision du Président de la République ne me surprend pas. Depuis très longtemps, le Président Alassane Ouattara avait commencé à nous préparer à cela. Souvenez-vous du dernier Congrès du RDR qui a permis l’adoption des textes fondateurs du RHDP en 2017. Il avait alors prononcé un discours mémorable et avait dit qu’il fallait savoir partir. En plus, il avait révélé n’avoir jamais passé plus de cinq ans à un poste de responsabilité, si ce n’est à la tête de l’Etat de Côte d’Ivoire. Ce jour-là, en effet, il avait manifesté sa volonté de faire place à une nouvelle génération. A maintes reprises d’ailleurs, il est revenu sur cette volonté. Sa décision du 5 mars dernier devant le Parlement vient donc entériner ce qu’il annonçait déjà. Nous saluons cette décision historique et sans précédent dans notre jeune démocratie. Mieux, le Président a promis d’encadrer la nouvelle équipe dirigeante avec son expérience et son carnet d’adresses. Je voudrais rassurer le Président Ouattara pour qu’il sache que le choix de l’ensemble des structures porté sur son fidèle serviteur Amadou Gon Coulibaly sera respecté par tous.
Pensez-vous que le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly a les atouts pour diriger cette nouvelle génération comme le souhaite le Président Alassane Ouattara ?
Naturellement et objectivement oui ! Pour mémoire, je rappelle que cela fait plus de trente ans que le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly est à l’école de ce grand leader charismatique. J’ai l’habitude de lancer cette boutade selon laquelle, Félix Houphouët-Boigny a planté Alassane Ouattara et nous avons vu ce que cela a donné comme résultats. Tout le monde est aujourd’hui témoin de ce que le Président a réalisé pour la Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, à son tour, Alassane Ouattara a planté Amadou Gon Coulibaly, le résultat est aussi là. Depuis sa nomination au poste de Premier ministre, il continue de mériter la confiance que le Président de la République a bien voulu placer en lui et à démontrer sa qualité de serviteur de l’Etat. Que l’on me montre un seul Ivoirien qui peut dire qu’Amadou Gon n’a pas été à la hauteur de la tâche que lui a confiée le Président Ouattara ?
En votre qualité de militant averti et cadre du parti, que répondez-vous à ceux qui disent que le choix d’AGC ne s’est pas fait selon les règles démocratiques ? Ne craignez-vous pas des velléités de candidature au sein du parti ?
Je m’en vais vous rassurer qu’il n’y aura pas de velléités de candidature. Le jeudi 12 mars dernier, le choix de AGC s’est opéré de façon démocratique. D’ailleurs, le Président Ouattara, lors de son discours introductif à la réunion du Conseil Politique avait réitéré sa volonté de laisser le pouvoir à une nouvelle génération. Il a, par la suite, invité les cadres de son parti à l’union et à l’esprit d’équipe et qu’il n’était plus question pour lui de revenir sur sa décision de briguer un 3ème mandat. Ainsi, la parole a été libérée et tous les cadres et militants, y compris le Président Ouattara, de façon unanime, ont désigné l’arrière-petit-fils du patriarche Péléforo Gon Coulibaly comme celui qui a le meilleur profil pour être candidat du RHDP à l’élection présidentielle d’octobre 2020, en vue d’assurer la continuité du merveilleux travail amorcé avec toute l’équipe du RHDP.
Monsieur le président Ben Kayala, quel est votre regard sur la question de la modification de la Constitution qui est au cœur du débat actuellement ?
Vous savez, la vie obéit à la loi de naissance et de croissance. Comprenez que les habits portés dès la naissance par un bébé ne seront pas à la taille de ce bébé au fur et à mesure qu’il grandit. C’est vrai que la Constitution a été votée à une large majorité en 2016, mais quatre ans après, le besoin d’adapter la Constitution aux réalités du moment s’est imposé. C’est pourquoi dans sa volonté de laisser la gestion du pays avec des institutions fortes à la nouvelle génération, le Président de la République a proposé au Parlement la révision de certaines dispositions de la loi fondamentale.
Avez-vous une remarque à faire par rapport à l’établissement des Cartes nationales d’identité débuté au mois de février dernier ?
Je n’ai pas de remarque particulière. J’ai plutôt un appel à lancer à l’ensemble des Ivoiriens. Nous avons tous l’impérieux devoir d’établir notre carte nationale d’identité. La question de la CNI n’obéit pas à satisfaire une volonté politique. La carte nationale d’identité est une pièce administrative précieuse qui nous accompagne durant toute notre existence sur la terre des hommes. Elle nous permet également d’ouvrir notre compte bancaire, de faire la déclaration de nos enfants à l’état civil. En cas d’accident grave de la circulation, elle permet aux secouristes de contacter nos parents. Enfin, la CNI permet aux nouveaux majeurs d’avoir accès aux centres d’examens de fin d’année, notamment le BAC et le BEPC).
La décision du Président de la République de se retirer définitivement du pouvoir s’est matérialisée le jeudi 12 mars 2020, avec la désignation officielle du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly comme candidat du RHDP, à la présidentielle du 31 octobre prochain. C’est clair, vous aviez vu juste en créant le mouvement ‘’Tous En Marche Pour AGC’’. Comment allez-vous organiser ce mouvement pour vendre davantage l’image de votre leader et candidat ?
Permettez-moi de saluer le Ministre d’Etat Hamed Bakayoko, l’ensemble des hauts cadres des instances du RHDP et des structures spécialisées qui ont présenté Amadou Gon Coulibaly comme la pièce maîtresse du système Ouattara et digne successeur de celui-ci, pour conduire l’équipe des Houphouëtistes à la présidentielle prochaine. Oui, et j’en suis fier, nous avons eu tort de vite présenter le Premier ministre comme l’héritier qui connaît mieux Alassane Ouattara. Fort heureusement, la marche de l’histoire vient de nous donner raison. Pour revenir à votre question, je vous informe que nous sommes déjà organisés sur toute l’étendue du territoire national et même à l’extérieur du pays sous la supervision de Diaby Lanciné, DEA-RHDP en charge des militants de l’extérieur. Nous sommes aujourd’hui très comblés par le choix qui vient d’être porté sur celui que nous voyions déjà, il y a quelques années en arrière, comme capable de pérenniser la belle œuvre du Président Ouattara. Il nous appartient maintenant d’envahir le terrain et d’intensifier nos actions à tous les niveaux, en vue de vendre le produit Amadou Gon Coulibaly du RHDP, candidat des Houphouëtistes à la présidentielle du 31 octobre prochain. Aux cadres du RHDP, je souhaiterais que chacun parvienne à contenir son égo, pour l’intérêt supérieur de notre parti et de se mobiliser comme un seul homme pour soutenir le choix des militants et du Président de la République.
Réalisée par Ephraïm Aboubacar
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