Barthelemy Zouzoua Inabo, demande à ton camarade de pardonner (La chronique de Fernand Dédêh Tagro)
À Barthelemy Zouzoua Inabo: De ma position, j’écoute. J’observe. Je recoupe. La virulence des mots me replongent dans les années de braise et de fortes tensions en Côte d’Ivoire. J’ai juste envie de crier aux uns et autres: « taisez-vous un peu. On ne dit pas tout en public. » Ou du moins, « quand tu fais palabre aujourd’hui avec ton frère ou avec ton ami, pense à demain quand vous serez réconciliés. »
Il faut, en effet, toujours donner une chance à la paix, aux retrouvailles. Donc, il faut savoir parler aujourd’hui, pour ne rien regretter demain.
La Côte d’Ivoire donne des exemples de « division- réconciliation », « de mea-culpa » pour ne pas savoir tirer les leçons du passé. Calmons-nous un peu. Tous. Calmons-nous.
‘’ De ma position, j’écoute. J’observe. Je recoupe. La virulence des mots me replongent dans les années de braise et de fortes tensions en Côte d’Ivoire. Je voudrais en appeler à la sagesse et au sens des responsabilités des uns et des autres. La Côte d’Ivoire sera ce que nous en ferons.’’
Je connais plutôt bien ton camarade plus qu’il ne le pense. Son aîné, m’avait reçu en 1998 à son domicile de Marcory-résidentiel, suite à un papier que j’avais signé dans le journal L’Agora dont j’étais le rédacteur en chef. Il m’avait parlé longuement de son cadet en présence de mon formateur et chef, Bamba Alex Souleymane. Il m’en a dit peu et assez. Oui, quand son honneur et sa dignité sont atteints, il sait faire face. Il ne recule pas.
« Il m’a écouté une seule fois, en 1995. Je lui avais demandé de renoncer à se présenter à la présidentielle de 1995. Il ne l’entendait pas de cette oreille. J’étais sur mon lit d’hôpital. Pour une opération délicate. Je lui ai demandé pour une dernière fois de renoncer. Et c’est là, qu’il m’a écouté. »
Si tu suis bien la trajectoire politique de ton camarade, il a gagné tous les combats qu’il engage. Sauf en 93, 95 et 2000. Pour le reste, c’est haut les mains. Il est aujourd’hui président de la République après une vraie course d’obstacles. Il a dit à Katiola, dans le Centre-Nord du pays, lors de la visite d’État « j’ai pardonné. »
‘’Ce qui se passe sous nos yeux et qui prend des allures dramatiques, est une autre bataille de succession.’’
Demande à ton camarade, de pardonner. De tirer le frein en main. Justement, parce qu’il a tant souffert, blessé parfois au plus profond de lui-même, qu’il doit se faire violence, pour garder l’équilibre du pays.
Quand on parle au chien, on parle à l’os, disent nos parents. Ce qui se passe sous nos yeux et qui prend des allures dramatiques, est une autre bataille de succession. Entre un père et ses fils. Des enfants turbulents et bébés gâtés qui estiment avoir tout donné pour le paternel, avoir sacrifié leurs jeunesses, leurs études et leurs carrières pour certains, pour assister aujourd’hui au passage de témoin sans eux… Le chef de fil de ses enfants « enquiquineurs » est un vrai trouble-fête depuis ses années étudiants. Il ne gagne pas toujours tous les combats engagés mais c’est une vraie gale. Il laisse des traces.
‘’ Le chef de fil de ses enfants « enquiquineurs » est un vrai trouble-fête depuis ses années étudiants. Il ne gagne pas toujours tous les combats engagés mais c’est une vraie gale. Il laisse des traces.’’
Le Procureur de la République parle ce jeudi 26 décembre 2019 à 15 h relativement à l’information judiciaire ouverte contre « le fils rebelle » de ton camarade et autres. Je l’ai appris aussi, le mandat d’arrêt international est sur la table de Interpol…
J’apprends des choses. Tout le monde est tétanisé. Dans chaque camp, chacun veut montrer sa puissance ou ses capacités de nuisance. Les mécanismes nationaux de gestion des conflits sont HS. Qui va nous sauver? J’ai envie de dire, les jeunes. Les anciens ont failli. Les genoux vont porter les chapeaux en présence des têtes. Mais comment faire?
Le plâtré te salue.
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