Attentat d’Istanbul : le suspect identifié


L’auteur présumé de l’attaque qui a fait 39 morts au nouvel an dans une boîte de nuit huppée d’Istanbul a été identifié, selon les autorités turques.

Alors que la chasse à l’homme ne connaît pas de répit, les autorités turques ont annoncé mercredi que l’auteur présumé de l’attentat qui a fait 39 morts au Reina, une boîte de nuit branchée d’Istanbul, la nuit du nouvel an avait été identifié et qu’une vingtaine de personnes avaient été arrêtées dans le cadre de l’enquête. « La personne qui a commis l’attentat terroriste d’Istanbul a été identifiée », a déclaré Mevlüt Cavusoglu à l’agence progouvernementale Anadolu, sans donner de détails sur l’auteur de l’attentat revendiqué par le groupe État islamique, qui était toujours en fuite mercredi 4 janvier.

Une vingtaine de personnes arrêtées

Les autorités ont diffusé mardi plusieurs images de l’homme suspecté d’avoir tué 39 personnes, essentiellement des étrangers, qui célébraient le nouvel an au Reina, une célèbre boîte de nuit de la métropole turque. Selon Mevlüt Cavusoglu, le domicile de l’assaillant a été fouillé et les autorités tentent d’établir si l’homme recherché avait des complices. Selon les médias, au moins 20 personnes soupçonnées de liens avec l’État islamique ont été arrêtées mercredi matin à Izmir, dans l’ouest de la Turquie. Anadolu a précisé qu’il s’agissait de personnes originaires d’Asie centrale et de Syrie. Mardi, les médias turcs avaient rapporté que l’auteur de l’attentat pourrait être lui-même originaire du Kirghizstan ou d’Ouzbékistan. Le service de presse du ministère kirghiz des Affaires étrangères avait affirmé enquêter sur cette possibilité, tout en jugeant « improbable » l’implication d’un de ses ressortissants dans l’attaque.

Le gouvernement turc, évoquant une « enquête difficile », avait déjà indiqué lundi que des « données relatives aux empreintes digitales et à l’apparence » du tueur avaient été obtenues. Seize personnes étaient déjà retenues en garde à vue mardi, dont l’épouse de l’assaillant présumé et deux étrangers interpellés à l’aéroport Atatürk d’Istanbul, selon l’agence de presse Dogan. Le carnage au Reina a marqué un début d’année sanglant pour la Turquie, déjà secouée en 2016 par une tentative de coup d’État et une vague d’attaques meurtrières commises par des djihadistes ou la rébellion kurde. L’état d’urgence, instauré après la tentative de putsch en juillet, a été prolongé mardi soir de trois mois par le Parlement turc.

Un entraînement poussé

Armé d’un fusil d’assaut, l’assaillant avait surgi devant la discothèque située au bord du Bosphore, sur la rive européenne de la ville, abattant deux personnes à l’entrée, avant de pénétrer à l’intérieur et d’y semer la mort. Les autorités estiment que l’assaillant a suivi un entraînement poussé au maniement des armes, selon les médias turcs. Il a ainsi utilisé des chargeurs doubles pour optimiser le temps de rechargement, des grenades aveuglantes pour désorienter ses cibles et a visé le haut du corps pour augmenter le taux de mortalité des tirs. Le quotidien Habertürk a affirmé mercredi qu’une fois son massacre commis l’assaillant a pris un taxi qu’il a payé en fin de course grâce à de l’argent emprunté dans un restaurant ouïghour de Zeytinburnu, un quartier de l’est d’Istanbul.

Plusieurs médias affirmaient en début de semaine que le tueur présumé s’était installé en novembre à Konya (sud) avec son épouse et leurs deux enfants afin de ne pas éveiller les soupçons. Une immense chasse à l’homme a été déclenchée après l’attentat pour interpeller son auteur qui aurait fui la boîte de nuit en changeant de vêtements. D’intenses spéculations mardi au sujet d’un Kirghiz de 28 ans ressemblant à l’assaillant présumé se sont révélées infondées. Après avoir été interrogé par les autorités turques, l’homme a été autorisé à retourner au Kirghizstan, où il a été une nouvelle fois interrogé et remis en liberté.

L’attentat est survenu alors que l’armée turque tente, au prix de lourdes pertes, de reprendre la ville d’Al-Bab, un bastion de l’EI dans le nord de la Syrie où Ankara mène une offensive contre les djihadistes mais aussi les milices kurdes.

Le Point

 

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