[Attaque d’un convoi minier au Burkina/Le PDG de la société concernée brise enfin le silence] «On ne parle pas de partir du Burkina Faso»
Abidjan, 13-11-2019 (lepointsur.com) Quelques jours après l’attaque d’un convoi de la mine d’or de Boungou, située dans la région de l’Est du Burkina, le Président directeur général (PDG) de la Société d’exploration minière en Afrique de l’Ouest (SEMAFO), Benoît Desormeaux, s’est prononcé sur ce drame qui a frappé le pays, lundi 11 novembre 2019. Venu tout droit du Canada, pour présenter ses condoléances aux familles des victimes de l’attaque du 6 novembre dernier contre un convoi de ses employés, M. Benoît Desormeaux, a indiqué que cette situation avait eu des répercussions très importantes sur la vie de son entreprise.
«Les opérations de la mine en ce moment-ci sont secondaires. Nous voulons nous assurer que l’ensemble de notre personnel est en sécurité», a-t-il déclaré à la fin d’une audience avec le Premier ministre burkinabè Christophe Dabiré.
A cette occasion, M. Desormeaux, il a également souligné que le bilan de l’attaque s’était aggravé, passant à 39 morts et un disparu. Alors que le précédent bilan établi par les autorités burkinabè faisait état de 38 morts.
«Sur les 240 personnes (employés, fournisseurs) transportées par le convoi de cinq autocars, 39 d’entre elles ont perdu la vie, une soixantaine sont blessées et une personne manque toujours à l’appel», a-t-il révélé, tout en indiquant qu’il est venu s’assurer que les familles des victimes sont bien accompagnées et que les blessés sont également bien pris en charge.
M. Desormeaux a, par ailleurs, confié que les employés restés à la mine d’or de Mana à Boungou, la troisième du pays, étaient en train d’être évacués et que les opérations étaient actuellement à l’arrêt sur le site.
Rappelant que la Société d’exploration minière qu’il dirige, était présente sur le site de Mana depuis 2008, il a tenu à assurer les uns et les autres que sa structure, bien que beaucoup fragilisée par cette attaque, ne quittera pas le Burkina.
Benoît Desormeaux a, en effet, rappelé qu’il fréquente le pays depuis plus de 22 ans et que c’est également un grand deuil pour la grande famille de SEMAFO. «On veut voir avec l’Etat, comment nous pouvons reprendre la production à Boungou, tout en nous assurant qu’on peut le faire de façon sécuritaire. Nous avons encore un engagement avec le Burkina Faso, mais la priorité aujourd’hui, ce sont nos employés qui travaillent avec nous», a-t-il dit. Et d’ajouter : «On ne parle pas de partir du Burkina Faso».
Georges Kouamé