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Attaque de Ouagadougou: beaucoup de questions encore sans réponses


L’enquête se poursuit sur les lieux de l’attaque du Splendid Hôtel. La police scientifique essaie de trouver des indices pouvant aider à faire la lumière sur les assaillants. Plusieurs témoins affirment qu’ils étaient au moins quatre, et qu’ils sont arrivés à pied avec leurs armes. Les forces de l’ordre cherchent toujours d’éventuels complices internes.

Y a-t-il eu des complicités internes dans l’attaque jihadiste sur le Splendid Hôtel ? « Les assaillants ne peuvent pas agir ainsi, sans une complicité interne » avait ainsi déclaré le ministre burkinabè de la Communication. Plusieurs sources font état de quatre ou six jihadistes. Et parmi eux, il y aurait des femmes. « C’est une femme qui a tiré sur le vigile de l’hôtel avec son arme », a confié un témoin dès le début de l’attaque. Un autre témoin présent sur les lieux, un manoeuvre sur un chantier, affirme avoir vu les assaillants arriver sur l’avenue Kwame-N’krumah. « Je les ai vu avec leur blouson noir. Et j’ai remarqué qu’ils cachaient quelque chose, donc j’ai immédiatement appelé les services de sécurité avant même qu’ils ne commencent à tirer ».

Une source officielle indique que les assaillants, qui avaient loué des chambres à l’hôtel Splendid, y résidaient avec des femmes. La question qu’on se pose à Ouagadougou, qui étaient ces femmes ? Où sont-elles à l’heure actuelle ? Un témoin a évoqué à RFI un jeune effectuant une sorte de rituel quelques heures avant les attaques, non loin de l’hôtel Ibis. Selon notre témoin, l’attitude de l’individu lui a paru suspecte, car ce n’était pas aux heures habituelles de la prière musulmane.

Toujours les recherches

Quant au vigile, Antoine Kaboré, il a échappé au carnage quand l’un des assaillants est passé tout près de lui en se dirigeant vers le café Cappuccino. Une source proche de l’hôtel, soutient qu’au moins six individus avaient loué des chambres quelques jours avant l’attaque. Après l’assaut des forces spéciales burkinabè sur l’hôtel Yibi, des rescapés déclaraient qu’un quatrième assaillant s’était refugié au restaurant le Taxi-Brousse. Les journalistes n’ont pu voir trois que trois corps présentés comme ceux des assaillants, les services de sécurité continuent leurs recherches.

Tout est passé au peigne fin

Depuis la fin de l’assaut la police scientifique se tient sur les lieux. Tout est passé au peigne fin et des échantillons d’objets sont prélevés. Les badauds et autres curieux sont tenus très loin du périmètre. Douze enquêteurs français – six gendarmes et six policiers – sont arrivés ce dimanche 17 janvier à Ouagadougou pour aider à mener l’enquête, d’après une source diplomatique.

Les forces de sécurité sont sur place. Tous les véhicules passant à proximité du lieu des attaques font l’objet de fouilles systématiques et minutieuses. Elles ont procédé à des interpellations et à des interrogations, mais les vérifications se poursuivent toujours, précise une source proche de l’enquête.

L’appel au calme des autorités

Dans un communiqué, le ministre de l’Administration du territoire et de la sécurité intérieure, Simon Compaoré, appelle les populations « au calme et à la retenue ». Le ministre demande aux populations de « s’abstenir de tout acte d’agression verbale ou physique à l’encontre d’autres personnes ». Il les invite d’ailleurs à faire confiance « aux autorités nationales ainsi qu’aux vaillantes forces de défense et de sécurité qui mettent tout en œuvre pour la sécurisation totale du territoire national ».

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