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Attaque au couteau à Paris : le suspect prévoyait d’incendier le siège de Charlie Hebdo


Se disant « en colère » après la republication des caricatures de Charlie Hebdo, l’homme suspecté d’être l’auteur de l’attaque au couteau survenue vendredi à Paris envisageait de pénétrer dans les locaux du journal satirique et de les incendier, a révélé le procureur national antiterroriste mardi.

L’auteur présumé de l’attaque au hachoir survenue vendredi 25 septembre devant les anciens locaux de Charlie Hebdo à Paris entendait « se révolter » contre la republication par Charlie Hebdo des caricatures de Mahomet, mais n’a prêté allégeance à aucun groupe, a déclaré mardi le procureur national antiterroriste Jean-François Ricard lors d’une conférence de presse. Il a confirmé mardi que l’assaillant s’était dit « en colère » après avoir regardé « ces derniers jours des vidéos en provenance du Pakistan » concernant la publication et la republication récente par Charlie Hebdo des caricatures de Mahomet.

Le procureur a aussi confirmé que l’intéressé avait prémédité son acte : multiples repérages les jours précédant les faits, achat le matin-même du hachoir, mais aussi d’un marteau et de bouteilles de white spirit, car son « projet initial était d’entrer dans les locaux du journal, si nécessaire à l’aide du marteau, et de les incendier grâce aux bouteilles de white spirit». En arrivant devant la rue, et en apercevant les victimes, il a pensé que ces dernières travaillaient pour (Charlie Hebdo) et a décidé de les attaquer », a affirmé le procureur. La femme de 28 ans blessée dans l’attaque souffre de plusieurs plaies et fractures au visage. L’autre victime, un homme de 32 ans, a subi plusieurs fractures du crâne et reste hospitalisé « dans un état très grave », a précisé Jean-François Ricard.

De nouveaux éléments sur l’identité du suspect

Le suspect a reconnu s’appeler Zaheer Hassan Mahmoud et être né au Pakistan en 1995 et non en 2002, a annoncé le procureur national antiterroriste.

Le suspect affirmait initialement s’appeler Hassan Ali et être né en 2002 au Pakistan, identité sous laquelle il avait bénéficié de l’aide sociale à l’enfance à son arrivée en France en 2018. Confronté à un document pakistanais retrouvé dans son téléphone, « il a finalement reconnu qu’il s’agissait de sa véritable identité et qu’il était âgé de 25 ans », a déclaré Jean-François Ricard, qui a confirmé que le suspect « était totalement inconnu de l’ensemble des services de renseignement». Cette reconnaissance de ce qui apparaît comme sa véritable identité, qui n’a pas encore été définitivement authentifiée auprès du Pakistan, est intervenue vers la fin de ses quatre-vingt-seize heures de garde à vue, entamée vendredi midi au moment de son interpellation place de la Bastille peu après les faits et terminée mardi en milieu de journée.

Vers une mise en examen pour « tentative d’assassinats » terroristes

L’homme a été déféré mardi au tribunal de Paris en vue de sa mise en examen pour « tentative d’assassinats » terroristes et « association de malfaiteurs terroriste », a annoncé le procureur national antiterroriste.

Le parquet national antiterroriste, qui a ouvert cette information judiciaire au terme de sa garde à vue, a requis son placement en détention provisoire, a ajouté Jean-François Ricard. »Cette information judiciaire devra notamment s’attacher à établir dans quelles circonstances il a pu concevoir un tel projet et s’il a bénéficié d’un quelconque soutien », a-t-il ajouté.Le procureur a précisé que les cinq dernières personnes de son entourage placées en garde à vue ont été remises en liberté mardi sans charges retenues contre elles à ce stade.Au total, outre Zaheer Hassan Mahmoud, dix personnes avaient été placées en garde à vue jusque-là dans cette enquête.

L’homme sera présenté mardi après-midi devant un juge d’instruction dans le cadre d’une information judiciaire pour tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste, a précisé le procureur.

Avec AFP et Reuters

 

 

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