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[Après l’obtention de ses passeports] Laurent Gbagbo en route pour la Côte d’Ivoire


Bruxelles, 04-12-2020 (lepointsur.com)  L’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo a reçu, ce vendredi 4 décembre 2020, deux passeports, un ordinaire et un diplomatique des mains de Madame l’Ambassadeur Nogozene Bakayoko, chef de cabinet du ministre des Affaires étrangères, et de monsieur Abou Dosso, ambassadeur de la République de Côte d’Ivoire en Belgique.

En liberté conditionnelle à Bruxelles après son acquittement en première instance par la Cour pénale internationale (CPI), au cours du mois de janvier 2019, M. Gbagbo a désormais tous ses papiers au complet pour effectuer son retour en Côte d’Ivoire.

Son arrivée à Abidjan est donc imminente, d’autant plus que lui-même en ressent l’envie, selon ses proches. En effet, ayant maintenant son passeport, M. Gbagbo envisage de rentrer en Côte d’Ivoire, au cours du mois de décembre 2020, d’après un communiqué de son avocat maître Habiba Touré.

Ainsi, pour faciliter son retour aux abords de la lagune Ebrié, l’ancien locataire du palais présidentiel d’Abidjan-Plateau a désigné M. Assoa Adou, secrétaire général du Front populaire ivoirien (FPI), « pour approcher les autorités compétentes afin d’organiser son retour dans la quiétude conformément à son statut d’ancien président de la République ».

Une nouvelle reçue avec joie par les nombreux partisans du fondateur du Front populaire ivoirien, qui attendent depuis plusieurs années maintenant son retour au pays après plus de 9 ans passées hors de sa patrie.

Agé de 75 ans, l’ancien chef de l’Etat ivoirien a “salué’’ la délivrance de ces passeports, tout en soulignant qu’il n’a pas eu à “négocier ce qui revient de droit à un citoyen’’. Toutefois, “l’acte que viennent de poser les autorités ivoiriennes’’ va, selon lui, “dans le sens de l’apaisement’’ et de la décrispation du climat socio-politique.

Le feuilleton du passeport de M. Gbagbo dure depuis plusieurs mois. En juillet dernier, son avocat, Me Habiba Touré, avait accusé le pouvoir d’Abidjan de le lui refuser, pour notamment l’empêcher de rentrer au pays avant la présidentielle du 31 octobre.

Arrêté en avril 2011 par les forces du président Ouattara, soutenues par l’ONU et la France, le président Laurent Gbagbo a été détenu pendant plus de sept ans, à la CPI. Il était jugé pour des crimes commis pendant la crise de 2010-2011, née de son refus de céder le pouvoir à son rival, l’actuel président ivoirien Alassane Ouattara.

Même s’il formule le vœu de rentrer en Côte d’Ivoire d’ici la fin de cette année, il faut souligner que M. Gbagbo fait toujours face à une condamnation à 20 ans de prison par la justice ivoirienne pour le “braquage’’ de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) lors de la crise de 2010-2011.

Une décision judicaire qui pourrait d’ailleurs le contraindre à rester hors de la Côte d’Ivoire pour quelques temps encore, afin de ne pas être pris et jeté en prison par les autorités du pays dès son atterrissage à Abidjan.

Georges Kouamé

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