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Après l’inauguration du pont HKB/ Le plus dur commence pour Ouattara « Dupont »


– Les vérités de Donald Kaberuka (Bad) et Touré Adama (Cnrgci)

Le président de la Banque africaine de développement (Bad) Donald Kaberuka (Ph:Dr)

Le président de la Banque africaine de développement (Bad) Donald Kaberuka (Ph:Dr)

Abidjan, le 19-12-14 (lepointsur.com)-Un nouveau et 3ème pont a vu le jour en Côte d’Ivoire mardi 16 décembre 2014, après les ponts Félix Houphouët-Boigny construits de 1954 à 1957 et celui du Général-de-Gaulle d’Abidjan, de 1964 à 1967. C’est le symbole d’une nouvelle Côte d’Ivoire qui se rétablit au le plan social et politique.

La naissance du 3ème pont dénommé  « Henri Konan Bédié » (HKB) est diversement interprété, même si à l’unanimité tous les observateurs s’accordent le violon sur sa beauté. Pour couper court, le confrère écrivain André Silver Konan signait dans l’un de ses billets d’humeur N°19 : « On ne mange pas la route, mais la route fait manger« . Pour dire qu’il faut reconnaître, au moins que le pont HKB a donné du travail à des Ivoiriens et fera rentrer de l’argent dans les caisses de l’Etat.

Tout cela doit se faire sur le facteur confiance, comme le soutient le président de la Banque africaine de développement (Bad) Donald Kaberuka. « Monsieur le Président (Ndlr : Alassane Ouattara), pour terminer, je voudrais insister sur un point qui me parait capital. Un projet à long terme comme celui-ci repose sur le facteur dit confiance. La confiance est que chaque partie jouera sa partition, pendant de longues années. (…) Un pays stable qui respectera tous ces engagements tant au niveau de la tarification qu’au règlement de dispute. La confiance repose sur une longue expérience de la Côte d’Ivoire réussie dans le domaine. C’est cela qui va conforter ce type de projet à l’avenir et éviter les primes de risques que la Côte d’Ivoire ne peut pas se le permettre. Un philosophe mathématicien disait, il y a trois siècles : »Les Hommes construisent trop de murs, mais pas assez de ponts« , ajoutant par ailleurs ce qui suit : « La Côte d’Ivoire est aujourd’hui la 10ème économie de l’Afrique subsaharienne avec le Pib de 28 milliards. Avant la crise, la Côte d’Ivoire était pratiquement la 5ème économie africaine. L’Afrique ne comptait que 300 millions d’habitants au moment où les pont Félix Houphouët-Boigny et Général-De-Gaule ont été construits, le taux d’urbanisation était inférieur à 10%. Aujourd’hui, la population de l’Afrique s élève à 1 milliard et le taux d’urbanisation avoisine déjà 40%. La ville d’Abidjan, 5ème en Afrique, après Lagos, le Caire, Johannesburg et Kinshasa, totalise elle seule 4,700 millions d’habitants c’est-à-dire pratiquement 22 millions de la population de la Côte d’Ivoire. C’est dans cette ville d’Abidjan qu’est produite pratiquement la moitié du Pib ivoirien, c’est-à-dire 17 milliard de dollars, » a conclu l’économiste rwandais, président de la Bad.

Les vérités de Touré Adama (président du Cngrci)

Et le président de la Coordination Nationale des gares routières de Côte d’Ivoire (Cngrci), Adama Touré de dénoncer ce qui suit au micro d’un confrère de TV5 Monde Afrique. « …On nous a promis que ce pont allait être le pont de l’émergence mais pour nous les transporteurs qui sommes déjà asphyxiés par ce que nous payons déjà sur l’autoroute ce n’est pas totalement émergent. C’est totalement désolant! Nous laissons les ivoiriens fêter mais je vous assure qu’en janvier, c’est sûr que nous allons remettre ce problème là sur la table. Nous sommes aujourd’hui plus appauvris par ces péages intempestifs que nous ne comprenons pas. Et on ne nous permet même pas d’avoir les droits de regards dans les conseils d’administrations ce qui est déplorable!… »

le président de la Coordination Nationale des gares routières de Côte d'Ivoire (Cngrci), Adama Touré (Ph:Dr)

Le président de la Coordination Nationale des gares routières de Côte d’Ivoire (Cngrci), Adama Touré (Ph:Dr)

Le pont à péage dont le montant reste inconnu enfle la polémique. Or, l’Etat doit respecter ses engagements vis-à-vis du promoteur, des bailleurs dans une Côte d’Ivoire « stable« . Le Président des Ivoiriens que ses compatriotes surnomment Ouattara « Dupont » a-t-il des Hommes honnêtes, prêts à relever le défi et rentrer dans l’histoire ? La question mérite d’être posée. Tant les critiques à l’en contre de certains ministres ne font pas la fierté de la Côte d’Ivoire.

Sériba Koné/lepointsur.com

Kone.seriba67@gmail.com

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