Politique

Après son investiture/ Ouattara et Bédié à l’épreuve du parti unifié


Investiture-Ouattara-0015(1)Abidjan, 3-11-15 (lepointsur.com)-Finies, les spéculations. Alassane Ouattara candidat élu à l’élection présidentielle du 25 octobre 2015, dès le premier tour avec 83, 66 % des voix, rempile pour un deuxième mandat. Cette décision a été entérinée par la double cérémonie d’investiture et de prestation de serment qui s’est déroulée mardi 3 novembre 2015, dans la matinée au Palais présidentiel, à Abidjan-Plateau. Le Président élu Alassane Ouattara et son ainé Henri Konan Bédié doivent désormais faire face à l’épineuse équation du parti unifié.

Ça y est. Alassane Ouattara, réélu dès le premier tour de l’élection présidentiel, a officiellement pris fonction après la double cérémonie d’investiture et de prestation de serment devant le Conseil constitutionnel et les Ivoiriens. Tous les regards politiques sont désormais tournés vers le Président élu et Henri Konan Bédié, les deux ténors de la coalition houphouetiste (Rhdp), vainqueur du scrutin du 25 octobre dernier. Pour rappel, avant, pendant et après la campagne, mieux depuis l’appel de Daoukro, les deux hommes avaient non seulement, annoncé l’alternance 2020, mais aussi et surtout, le parti unifié, sensé réunir à nouveau les « enfants » du père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne Félix Houphouët Boigny.

HENRIETTE ADOCette annonce des deux leaders a énormément pesé dans la balance au cours du scrutin qui s’est déroulé, il y a environ un peu plus d’une semaine. Pour autant, s’il est vrai que l’époux de Dominique Ouattara doit faire face aux nombreux défis qui l’attendent pendant ce deuxième quinquennat, qui sont entre autres, les promesses aux électeurs, la véritable équation que doit résoudre impérativement le tenant de l’exécutif ivoirien est celle du parti unifié, considéré par nombre d’observateurs comme le levier et la cheville ouvrière de la réussite de son deuxième mandat.

Des difficultés liées au parti unifié

C’est vrai. Depuis les accords qui ont entériné la naissance du Rassemblement des Houphouetistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) sur les bords de la Seine le 18 mai 2005 par les différents partis que sont le Pdci-rda, le Rdr, l’Udpci et le Mfa, chacun des signataires en dépit de certains écueils a œuvré et œuvre pour honorer les engagements pris.

En effet, une fois portée sur les fonts baptismaux, ladite coalition s’est fixée entre autres objectifs, rassembler les disciples d’Houphouët Boigny autour d’un idéal commun, à savoir pérenniser sa philosophie de paix et de dialogue, bien sûr, à terme de ramener tous ses fils dans un même et nouveau parti. Plus de dix ans après, même si ledit objectif n’est pas encore atteint, force est cependant de constater que des efforts ont été faits.

Toutefois, au regard des derniers développements de l’actualité, l’on peut avancer que beaucoup reste à faire. En effet, dans l’application de ladite décision, les deux personnalités (Bédié et Ouattara) doivent faire face aux exigences quelquefois à la limite du possible de leurs militants respectifs.

Au moement, où Alassane Ouattara doit gérer la voracité, l’égoïsme, l’ingratitude…de ses compagnons de lutte…Bédié, lui doit faire face aux humeurs et l’impatience de ses cadres et militants

Au moement, où Alassane Ouattara doit gérer la voracité, l’égoïsme, l’ingratitude…de ses compagnons de lutte…Bédié, lui doit faire face aux humeurs et l’impatience de ses cadres et militants

Si Alassane Ouattara doit faire face à la voracité, l’ingratitude, l’égoïsme, le tribalisme, l’ethnicisme … de certains compagnons de lutte, Bédié, lui doit gérer les humeurs, liées à l’impatience de ses cadres et militants, ceux-là mêmes qui par leur expérience et expertise ont permis au président du RDR de mener à bon port, le navire ivoire qui battait pavillon, le  RHDP.

Pour résoudre donc ces différentes équations, il va falloir de la maestria et du tact aux deux présidents. Pour autant, ont-ils besoin d’avoir des alliés, de part et d’autre pour poser les bases on ne peut plus solides de cette « bastille », qu’est le parti unifié.

En tout état de cause, le challenge est grand et passionnant, tant les enjeux augurent d’une Côte d’Ivoire qui renouera définitivement avec la paix sociale, gage de tout développement durable.

EKB

Commentaires

commentaires