Politique

Après les incidents malheureux : Pourquoi Bouaké ne doit pas demander pardon à Ouattara #Récupérationpolitique


CIV-lepointsur.com (Abidjan, le 27-7-2016) A la surprise générale, le député de la circonscription électorale de Bouaké commune a souhaité que le chef-lieu de la région de Gbêkê demande pardon au chef de l’Etat. Ce vœu de l’honorable Bema Fofana est motivé par le fait que dans les actes de  vandalisme et de barbarie orchestrés par les manifestants contre la Compagnie ivoirienne d’électricité, il se cachait une volonté manifeste d’humilier le Président Alassane Ouattara.

Une démarche contre nature et moyenâgeuse, quand on sait que dans un Etat, les manifestations, quelle qu’en soit la nature, sont l’expression du mécontentement des populations. A ce niveau, nul n’est sans ignorer que les populations de Bouaké comme celles de Daloa, Yamoussoukro, Korhogo et Tiassalé ont manifesté contre l’augmentation du coût des factures de la consommation d’électricité.

Certes, à Bouaké, les manifestations ont pris des allures de pillage, mais force est  cependant de reconnaître qu’avant et après tout, les manifestations ont été motivées par le coût excessif constaté sur les factures d’électricité. Dès lors, s’il y a des personnes à qui, les élus doivent présenter des excuses au nom de leurs populations, ce sont bien les nombreux opérateurs économiques dont les entreprises ont été prises pour cibles.

En l’occurrence, les agences des banques privées de la ville de Bouaké qui ont payé le lourd tribut des descentes musclées des populations remontées dans la journée du vendredi 22 juillet 2016. Outre, ces derniers, l’ensemble des populations méritent bien des excuses publiques de la part du gouvernement pour avoir pris des décisions inappropriées et aux antipodes de la réalité vécue par elles.

Les populations de Bouaké ne doivent pas demander pardon au Président Alassane Ouattara pour avoir violemment manifesté. Il est déplacé pour un élu de la nation de récupérer une telle situation pour renverser la donne. Aucun député n’a le droit de profiter de la situation actuelle pour faire sa promotion auprès du chef de l’Etat, au nom d’un quelconque collectif des chefs traditionnels ou chefs de communauté.

La question qui revient est de savoir ce qu’a  fait l’honorable Bema Fofana au moment où les tensions avaient commencé à se faire sentir, pour éviter qu’on en arrive au pire ? Et pourtant,  en tant qu’élu, il avait le devoir et l’obligation de sensibiliser les populations  pour éviter le désordre.

Il aurait pu utiliser sa casquette de parlementaire pour mieux expliquer les dernières décisions courageusement prises par le gouvernement, en vue de trouver une issue heureuse à la crise de l’électricité. Ce n’est pas au moment où tout est gâté qu’il viendra jouer les pompiers et utiliser l’instant pour se faire un nom auprès d’Alassane Ouattara.

Edwin Anoma   

 

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