Actualite, Editorial

Année électorale…Démocratie et terrorisme


edwin12015, année électorale. Particulièrement en Afrique. S’il est vrai que les réalités électorales sont les unes aussi différentes que les autres, selon le pays, il n’en demeure pas moins que l’environnement est le même sur le continent africain. Le climat de terreur avant chaque élection est le même. Faute de réelle volonté démocratique, la suspicion  est la chose la mieux partagée à la veille de toutes les élections. Celles de 2015 revêtent un caractère particulier.

En effet, au moment où les différents adversaires politiques affûtent leurs armes, le continent est secoué par plusieurs crises, dont la plus criarde est incontestablement la menace jihadiste, orchestrée par la redoutable secte « Boko Haram ». Qui depuis le Nord- Ouest du Nigéria, son  pays d’origine a étendu ses tentacules  dans plusieurs régions du continent. Où, elle s’est inscrite dans une folie meurtrière à nul autre pareil. Des enlèvements et prises d’otages à  des attentats « suicides », perpétrés pour la plupart des cas par des femmes sème mort et désolation au quotidien.

La grande mobilisation des pays africains et même de la communauté internationale pour combattre ce fléau qui préoccupe plus d’un dirigeant n’a altéré en rien la détermination du groupe terroriste d’imposer la charia sur le continent et même sur toute la planète. Après s’être illustré de la plus mauvaise manière dans son pays d’origine, le Nigéria,  Abubakar Shekau et ses hommes offrent  aujourd’hui, le visage hideux du terrorisme  au monde entier.

Cette situation préoccupe les dirigeants africains, surtout en cette période électorale, où tous les moyens sont bons pour parvenir à ses fins. En Côte d’Ivoire, pays qui sort progressivement d’une crise militaro-politique de plus d’une décennie, la menace du groupe terroriste Ançar Dine a provoqué une vraie psychose au sein des populations, surtout celles du Nord du pays, où les jihadistes ne sont qu’à 20 kilomètres de la frontière.

Evidemment, la présence de ses visiteurs bizarres n’est pas du goût du gouvernement ivoirien qui en appelle à la vigilance de tous. Surtout que l’opération de désarmement, de démobilisation et d’insertion (DDR) qui a officiellement pris fin depuis quelques semaines n’a pas fait que des heureux,  trouble  le sommeil des dirigeants actuels. A cela, s’ajoute ce que l’on pourrait appeler  l’actualité de la semaine. En l’occurrence, l’inculpation de deux hommes forts de l’ex-rébellion armée (Chérif Ousmane et Losseni Fofana dit Loss.

Telle, une trainée de poudre, cette information s’est emparée de la cité. Suscitant du coup des commentaires et des débats les uns aussi passionnés que les autres. Cet intérêt pour cette décision s’explique par le fait que depuis l’ouverture des procès relatifs aux différentes crises depuis 2002, c’est la première fois que des ex-rebelles, proches du pouvoir en place et de son président sont mis en examen. Toute chose qui a fait dire à certains observateurs que la justice ivoirienne emprunte progressivement la bonne voie qui mène à une justice équitable.

Cela, de l’avis d’analystes avertis de la scène politique ivoirienne est un bon signal pour les futurs scrutins électoraux, surtout présidentiel prévu dans trois mois, sauf cataclysme. Scrutin qui semble désormais à portée de main, eu égard à la fin de l’opération de révision et inscription sur la liste électorale  le 12 juillet 2015. Autant dire que bientôt, tous les regards seront tournés vers la Commission électorale indépendante (CEI), l’institution en charge de l’organisation des élections en Côte d’Ivoire. Longtemps attentiste, l’un des candidats à l’élection présidentielle d’octobre 2015, le diplomate Essy Amara a officiellement annoncé sa candidature devant ses parents et amis dans son fief, à Kouassi-Datékro.

Affichant ainsi ses ambitions de briguer la magistrature suprême dans trois mois. Le parti au pouvoir quant à lui, affûte ses armes, en dépit des sorties jugées inopportunes du président de l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (Udpci), Albert Mabri Toikeusse.  Cette sortie a provoqué le courroux des militants et sympathisants du RHDP qui pensent que le leader du parti arc-en-ciel travaille contre Ouattara. Ces querelles intestines des houphouetistes n’empêchent nullement l’opposition ivoirienne, regroupée au sein de la Coalition nationale pour le changement (CNC) en mal de leader de chercher désespérément ses repères à travers des piques à l’endroit du chef de l’Etat, Alassane Ouattara.

Directeur de Publication:
Anoma Kacou Edwin

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