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An 55 de la Côte d’Ivoire : La génération Tchagba Blessoué de Locodjro aux couleurs de la fête #Indépendance


Adja Akran Alfred-Roméo, le guerrier de la catégorie Assoukrou dans ses œuvres. (Ph: Lepointsur.com)

Adja Akran Alfred-Roméo, le guerrier de la catégorie Assoukrou dans ses œuvres. (Ph: Lepointsur.com)

lepointsur.com (Abidjan, le 10-8-2015) Le village de Locodjro, dans la commune d’Attécoubé, n’a pas voulu rester en marge de la célébration du 55e anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire. Pour ce faire, la génération Tchagba Blessoué a revêtu ses plus beaux attributs. Avec en point de mire, la parade des quatre catégories qui la composent. Celle-ci a donné lieu à un véritable défilé sur la principale artère du village.

Gbadjro Hilarion dit ''Tonnerre'', le porte-étendard des Blessoué Agban

Gbadjro Hilarion dit  »Tonnerre », le porte-étendard des Blessoué Agban

A la tête de chaque catégorie, un guerrier guidait le reste de la génération. C’est la catégorie Blessoué Assoukrou qui a annoncé les couleurs avec ses tambourinaires en surchauffant l’ambiance avec des mélodies remplies de messages que seuls les initiés pouvaient délecter à sa juste mesure. Le tout appuyé par des sons de tam-tams qui électrisaient déjà plusieurs membres de la catégorie badigeonnés de caolin pour l’occasion.

Dans la liesse, ils répondaient aux différents messages des tambours à travers des incessantes allées et venues ponctuées de pas de danse, le long de l’itinéraire que devait emprunter la procession des différentes catégories. Lorsque Roméo…, le guerrier des Blessoué Assoukrou apparaît dans l’arène, précédée de plusieurs femmes de la catégorie, aspergeant, à partir de feuilles vertes, l’espace où il progressait, en vue de le protéger de toute attaque occulte, une sorte d’hystérie s’est emparée de la foule de ses admirateurs.

Ici, Atchui Christian, le guerrier de la catégorie Blessoué Dongba.

Ici, Atchui Christian, le guerrier de la catégorie Blessoué Dongba.

Ses pas de danse très attendus ont contribué à gonfler la foule de spectateurs qui s’étaient un peu dispersés à force d’attendre pendant de longues heures. L’entrée de Roméo… sur scène donnait ainsi le ton à la procession des guerriers qui se sont suivis au même rythme jusqu’à l’autre extrémité du village. Il était suivi de Gbadjro Hilarion, le chef de file de la catégorie Blessoué Agban, l’un des guerriers les plus adulés par les spectateurs qui se comptaient parmi des personnes venues d’autres localités et d’anciens guerriers, à qui tous les autres guerriers rendaient les civilités accentuées de pas de danse particuliers avant de poursuivre.

Quant à la catégorie Blessoué Dogba, elle était précédée du guerrier Atchui Christian, pendant que Djoman Bertrand celui des Blessoué Djehou fermait la marche de la procession. Pendant plus de deux heures d’horloge (Ndlr : 16h-18h30), les différents guerriers ont égayé et procuré du plaisir au nombreux public qui a effectué le déplacement aux rythmes de leur pas de danse et de gestuelles.

Djoman Bertrand a représenté les les Blessoué Djehou au cours de cette parade guerrière.

Djoman Bertrand a représenté les les Blessoué Djehou au cours de cette parade guerrière.

Bien qu’ils se présentent tous sous les mêmes atours, et les mêmes armes, les guerriers de ces quatre catégories composant la génération des Tchagbas Blessoués ont, chacun la capacité à se faire adouber et capter le plus de spectateurs au cours de son passage. Si Roméo… a réussi à ouvrir le bal, se distinguant par une présence scénique nus pieds et des pas de danse, défiant toute concurrence, ce n’est pas le cas d’Atchui Christian qui, lors de son passage, se distinguait par des va et vient vers les arènes de ses pairs. Quant à Gbadjro Hilarion, son occupation scénique se caractérise par des déambulations frénétiques en non stop, l’arme à la main. Toute chose qui provoquait des mouvements de foule à chacune de ses prestations. Quant à Djoman Bertrand, son calme olympien rompt remarquablement avec sa maîtrise de la danse guerrière.

La parade des guerriers Tchagbas Blessoué est une sorte de mise en jambes pour le grand festival du mois de septembre destiné à la présentation officielle des tambours des Blessoué Assoukrou à la communauté. Mais bien plus, chaque sortie des catégories composant une génération est une occasion pour préparer la grande fête de génération qui permet à ladite génération de prendre le pouvoir dans le village. Elle est aussi la preuve de la volonté des Tchamans à perpétuer leur tradition qu’ils présentent avec beaucoup de fierté et de joie.

Idrissa Konaté

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