Alternance en faveur du Pdci en 2020, Tiburce Koffi tranche :
« On peut tout reprocher au Président Ouattara, sauf d’avoir trompé le Pdci sur cette question précise.
JAMAIS le président Ouattara n’a dit qu’en 2020, AUCUN cadre du Rdr (s’il subsiste – et il subsistera) n’aurait le droit de se présenter à la présidentielle. Et le Rdr a toujours dit, par les voix de Soumahoro et de Joël Nguessan qu’il n’existe aucun texte qui fait cette offre (insensée) au Pdci-Rda.
Joël Nguessan a dit clairement (et je partage cette lecture de la carte et de l’enjeu de la future présidentielle) ceci : « Il s’agit plus de savoir, quel candidat aura le profil indiqué pour donner au Rhdp toutes les chances de conserver le pouvoir d’Etat, que de décréter que ce sera, de façon mécanique, un cadre du Pdci-Rda ». C’est là, à mon avis, une réflexion sensée.
En 2014-2015, le basculement de tout le Rhdp en faveur de Ouattara s’est en réalité imposé par la qualité du candidat Ouattara (qui réunissait les suffrages à cette fin) et non par « l’Appel de Daoukro » qui a été une véritable ruse politique.
Entre nous : le bons sens politique et la culture de la démocratie exigeaient une primaire au sein du Rhdp. Primaire que Ouattara aurait gagnée sans coup férir. Or, en passant par des Primaires (qu’il aurait remportées), Ouattara devenait un ion libre, sans PLUS RIEN DEVOIR au Pdci-Rda de son ascension à l’Exécutif. Voilà la menace que Konan Bédié, en vieux crocodile politique, avait perçue.
Alors, il sort le parchemin magique et mystificateur : ‘L’Appel de Daoukro » qui signifie : c’est (encore) grâce à moi que tu seras (ré) élu ! Mon oeil !
Ouattara serait réélu avec ou sans le soutien du Pdci-Rda – ce parti n’ayant pu faire l’unanimité autour d’une candidature charismatique. Il n’y avait, sur le terrain, AUCUN candidat Pdci-Rda véritablement rassembleur pour lui faire barrage. Seul Gbagbo aurait pu être un obstacle. »