Politique

Alassane Ouattara, seul contre tous


Qu’a fait Alassane Ouattara pour subir tout ce mal qui s’abat sur lui de toutes parts ? Cette interrogation, la plupart de tous ceux qui ont un brin d’humanisme dans le sang se la posent. Du décès du Premier ministre ivoirien, Amadou Gon Coulibaly, son fidèle compagnon à la démission du vice-président, Daniel Kablan Duncan, son ‘’gars sûr’’ dont le décret de la démission a été signé le jour même de l’annonce de la disparition brutale du chef du gouvernement ivoirien, Alassane Ouattara passe des nuits blanches.

Comme si cela ne suffisait pas, s’ajoutent les dossiers en suspens : le choix du remplaçant d’Amadou Gon Coulibaly, candidat déclaré du Rhdp à la présidentielle, les dénonciations des fraudes dans l’enrôlement par des partis d’opposition, le cri du cœur des élus proches de Guillaume Soro, détenus depuis sept mois dans différentes prisons de l’intérieur du pays, le retour de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé…

Tout ça pour Alassane Ouattara, lui seul ! Pardon, ce n’est pas tout. La visite officielle du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères de la République de France, Jean Yves Le Drian pour prendre part aux obsèques de Gon Coulibaly, cache en réalité des non dits d’un déplacement le 14 juillet, jour de la fête nationale de la France.

‘’Jean Yves Le Drian n’est pas en Côte d’Ivoire pour jouer les enfants de cœur.’’

Monsieur Le Drian est là pour un dialogue direct avec M. Ouattara quant à sa probable candidature à la présidentielle d’octobre 2020. Pas plus. La mort d’une grande autorité de l’État invite, certes, le monde entier à compatir à la douleur de celle-ci. Certains dirigeants des pays amis se déplacent, d’autres le font par des appels ou communiqués. Au plan diplomatique, l’occasion est bonne à saisir pour la France.

Autant affirmer que Jean Yves Le Drian n’est pas en Côte d’Ivoire pour jouer les enfants de cœur. Il est là pour rappeler les préjudices subis par les ressortissants français et les intérêts français dans la crise de 2011. Ensuite, planter le décor des chantiers de développement entamés par la France en Côte d’Ivoire et mettre Alassane Ouattara devant ses responsabilités. Vu que le ciel politique ivoirien est sombre et la tension entre les différents partis à la course au pouvoir est vive.

À moins de trois mois de la présidentielle dans un contexte où ‘’tout est bouclé et géré’’ par le Rhdp, le jumeau du slogan ‘’on gagne ou on gagne’’ sous le pouvoir Gbagbo, le spectre du démon de 2011 gagne le peuple. Chacun s’interroge.

La tension déjà très forte est marquée par une opposition et par certaines organisations de la société civile, qui tirent sur la sonnette d’alarme. Entre temps, la communauté internationale observe. Le syndrome de 2011 qui a conduit l’ex-président Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé à La Haye plane.

C’est dans ce contexte peu reluisant qu’Alassane Ouattara joue la dernière carte de la ‘’Solution’’, seul contre tous.

Sériba Koné

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