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« Alassane Ouattara n’a aucune volonté de réconcilier les Ivoiriens. Je ne crois pas en son dialogue politique », Soumahoro Kando Ali


Man, 06-01-2022 (lepointsur.com) « Alassane Ouattara n’a aucune volonté de réconcilier les Ivoiriens. Je ne crois pas en son dialogue politique ». Ces forts propos ont été tenus par l’honorable Soumahoro Kando Ali, ex-député du département de Biankouma, par ailleurs membre fondateur du Rassemblement des Générations et Peuples Solidaires(R-GPS). Il s’est confié à votre site d’information préféré lepountsur.com, lors de son dernier passage dans la capitale du District de montagnes. Ci-dessous, l’intégralité de l’entretien à nous confier, par cette autorité politique.

Qu’est ce qui explique la présence de l’honorable Soumahoro Kando Ali, dans la commune de Man qu’il a quittée depuis quelques temps ?

Merci ! Je voudrais remercier votre site pour l’opportunité de m’interroger sur certains aspects de la vie politique ivoirienne. Aussi, voudrais-je toutefois faire une précision sur ma présence à Man. Je suis à mon quatrième voyage dans notre région. Le premier c’était pour des funérailles à Gbombelo, dans le département de Biankouman. La deuxième fois, j’étais venu pour la pose de la première pierre d’un dispensaire en compagnie d’une ONG, à Bounta dans le département de Biankouman. Le troisième voyage, j’étais venu participer à des rencontres de remobilisation de nouveaux adhérents du GPS. Je suis là présentement à l’invitation de la jeunesse estudiantine de mon village Kandopleu, qui organisait des journées socio-culturelles dont la marraine est l’honorable Mireille Guei Singa, “ma cadette’’.

Honorable, que devient votre parti le GPS (Génération et peuples Solidaires), dans le District des montagnes ?

Le GPS, est en pleine construction dans notre région. Il faut dire que je suis le coordonnateur du parti au niveau du district, c’est-à-dire le Cavally, le Guémon et le Tonkpi. Lorsque le 23 décembre 2019, j’ai été arrêté et emprisonné, je n’ai plus eu le temps matériel pour revenir à la base. Apres, beaucoup de temps se sont succédés avec la présidentielle de 2020,  et d’autres problèmes. Il faut le souligner, j’étais d’abord au Rassemblement pour la Côte d’Ivoire (RACI) et pas au GPS. Nous étions au départ sous d’autres cieux.

Le  président du RACI, parti rejoindre Ouattara avec un nombre important de militants de bases de notre parti, nous avons procédé à une autre organisation des autres membres, restés fidèles. Nous avons conçu le R-GPS, qui est aussi un parti politique, mais un sous-groupe du GPS du président Guillaume Soro. Toutes les formations politiques  ou groupements proches du président Soro, travaillent dans l’optique d’appartenir au GPS, en vue d’en faire un grand parti fort. Sinon pour l’heure, le GPS n’est pas un parti politique. Il est un instrument d’évaluation de militants et de lutte dont l’ambition est de fédérer toutes les forces politiques, pour aboutir à un parti formel.

Quant au R-GPS, lui il est un parti légalement constitué, donc avec ses documents déposés au ministère de l’intérieur. Nous n’avons pas encore le document définitif d’existence mais, nous avons un récépissé de dépôt, qui excède déjà les trois mois d’observation. C’est ce que dit la loi.  Donc nous existons formellement. Nous rions de la “dissolution’’ du GPS par une décision de justice. Le ministère de la Justice n’a aucune capacité à dissoudre une association. C’est le ministère de l’Intérieur qui a ce pouvoir là.  Et dans notre cas, comment quelque chose qui n’existe pas formellement peut être dissoute par le ministère de l’Intérieur ?

Comment se porte le R-GPS dans ce district des montagnes ?

Le R-GPS est en positionnement dans notre district. Le régional d’alors, Gueu Manga ayant démissionné, j’ai nommé un autre cadre qui est en train de nous faire des propositions de travail. C’est après quoi, nous nous mettrons à travailler. Cela ne saurait tarder.

Que pense le R-GPS de la reprise du dialogue direct en Côte d’Ivoire et quel rôle compte jouer le parti ?

Nous n’avons pas été invités à ce dialogue-là ! Ce que nous savons, est que le président Ouattara n’a pas l’intention de réconcilier les Ivoiriens. Il n’a pas envie que les Ivoiriens se retrouvent, pour qu’ils lui demandent pourquoi il a brigué un troisième mandat, qui est anticonstitutionnel et donc illégal. Donc ce n’est un dialogue. Il ruse et cherche à gagner du temps, par la distraction. Son ambition est de nous diviser d’avantage, pour  résigner. A mon humble avis, nous n’avons pas forcément besoin de cette parade médiatique. Si Ouattara veut voir vraiment les Ivoiriens s’entendre, il doit libérer les prisonniers politiques, faire rentrer tous les exilés politiques, en l’occurrence, le président Guillaume Soro, Charles Blé Goudé et les militaires injustement en prison. Ceux-là, autour d’une table, ils discuteront des contours de la présidentielle de 2025 et des autres dossiers pour une paix durable dans ce pays. Figurez-vous, des ivoiriens se retrouvent à la prison de la Haye. Après un long procès, ils sont acquittés. Et leur retour au pays pose problème. L’établissement d’un passeport devient une problématique difficile à résoudre. Blé Goudé, est coincé en Europe pour une raison de passeport et on parle de dialogue inclusif. Mais on ne peut pas inventer un autre monde ! Alassane Ouattara ne veut pas réconcilier les Ivoiriens. Je désespère de lui. Je ne crois pas en ce dialogue dont les bases sont fausses.

Qu’elles propositions faites-vous pour une vraie réconciliation ?

Alassane Ouattara, sait comment la crise est survenue en Côte d’Ivoire ! Il n’a jamais voulu reconnaître cela ! Il faudrait qu’il commence à reconnaître cela. Il faudrait qu’il dise que cette crise ivoirienne, n’est le seul fait du président Soro. Il doit le reconnaître en citant les partis politiques et leurs présidents, qui ont fondés le RHDP en 2005 en France. Tout ce monde sait d’où sont venus tous ces problèmes cruciaux que nous vivons en Côte d’Ivoire. Et qu’il ajoute ce que, j’ai préalablement souligné, à savoir la libération de tous les prisonniers politiques, le retour des exilés et ceux du président Soro et de Charles Blé Goudé.

Pensez-vous que cela, est aussi facile à faire ?

Et pourtant, c’est ce qu’il faut. Cela s’impose à Alassane Ouattara. Ne pas le faire, c’est aller contre le traitement normal de situation ivoirienne.

Dans quel état d’esprit, se trouve Guillaume Soro, depuis son lieu d’exile ?

Le Président Soro est tranquille. Il sait que son GPS, qui est au stade d’une association, n’est pas dissout. Il ne revient pas au ministère de l’Intérieur de le faire, s’il y a des raisons. Le président, fait mener des activités de son association en toute sérénité et les choses se passent très bien sur le terrain.

Que pouvez-vous dire de son retour en terre ivoirienne ? Il y a t- il des visibilités ?

Je ne saurais dire grand-chose sur le retour du président Soro, en Côte d’Ivoire qui est son seul pays. Ce que je sais, c’est qu’il ne restera pas éternellement en exile. Car, notre constitution est formelle sur la question. Nul ne doit être maintenu en exile.

Je vous remercie !

Interview réalisée par Simplice Tiagbeu, correspondant régional

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