Une vue de l’Assemblée nationale

Abidjan 05 10 16 (lepointsur.com) Le grand oral du président de la République de Côte d’Ivoire devant le parlement en vue de présenter l’avant-projet de la Constitution de la 3^e République a eu lieu ce mercredi 5 octobre 2016, à l’Assemblée nationale. La volte-face du président du Front populaire ivoirien (FPI) Affi  N’Guessan qui appelait l’opposition regroupée au sein d’une alliance pour un sit-in pour barrer la route à la nouvelle Constitution n’a altéré en rien la détermination des autorités ivoiriennes  à déployer la grande artillerie pour la sécurité. Bien au contraire, depuis 04 heures du matin, la commune du plateau était bouclée par les forces de sécurité ivoirienne.

Déjà à 06h 15mn,  un impressionnant détachement de gendarmes barre la voie qui mène au Plateau du côté de l’Indénié via  la préfecture de police. Tous les véhicules de transport en commun sont sommés de faire le détour pour passer qui par l’état-major des Armées, qui la mairie d’Adjamé pour rallier le centre des affaires du plateau.

Un élément des forces de l’ordre

Impressionnant détachement des forces de l’ordre Plusieurs unités des forces de l’ordre et de sécurité ont pris d’assaut le Plateau ce mercredi 5 octobre 2016 dès les premières heures de la matinée. Outre, les policiers  commis  à la circulation, l’on notait  la présence des CRS, BAE, GSPR, GR, sécurité CEMG…Un déploiement qui donnait l’allure d’un véritable état de siège.  Aucune altercation n’a été  en revanche signalée entre force de l’ordre et citoyens lambdas. Toutefois, ce dispositif a  causé des désagréments à ces hommes et femmes qui vaquaient à leurs occupations. Les activités ont repris leur cours normal en début d’après-midi, après le départ du chef de l’Etat.

Et ce, au grand dam des fonctionnaires qui ont dû se lever très tôt le matin pour éviter les interminables  bouchons. Evidemment, cette situation cause des désagréments aussi bien aux usagers qu’aux automobilistes. « Pourquoi, hier au journal de 20 heures, ils n’ont pas dit qu’on ne pouvait pas avoir accès au Plateau, on serait resté tranquillement chez nous à la maison. Parce que si nous ne pouvons pas avoir accès à nos bureaux, ce n’est pas la peine… » Se plaint une dame qui était à bord du même taxi que nous.

Très agacée, elle descend du taxi, pour aller  au carrefour de l’Indénié dans l’espoir, selon elle, de faire un auto-stop pour avoir accès au Plateau. Après plusieurs détours, nous sommes au Plateau. Le dispositif mis en place donne au centre des affaires du district d’Abidjan, un visage de quartier mort.

Ce quartier grouillant de monde a laissé la place à toutes les unités des forces de défense et de sécurité. De la gare Sotra sise à la cité administrative,  au  palais de Justice en passant par la BAD jusqu’à la cathédrale, le Plateau donnait l’allure d’un état de siège.

Le décor était le même au jardin public en passant par le stade Félix Houphouët et l’hôtel Tiama. Des barricades, les unes  aussi impressionnants  que les autres coupaient les rues et les artères  de la commune. Si les civils étaient à peine visibles, les forces de l’ordre et de sécurité représentées dans toutes leurs composantes (BAE, CRS, GSPR, GR, sécurité CEMG…) étaient perceptibles.

Des petits commerces et le collège méthodiste fermés Le déplacement du président de la République Alassane Ouattara, à l’Assemblée nationale,  outre, les nombreuses barricades et l’impressionnante présence des éléments des forces de l’ordre et de sécurité a eu pour conséquence, l’absence du petit commerce et la fermeture de l’école méthodiste du Plateau qui jouxte le parlement ivoirien. Des tenanciers de petits commerces interrogés soutiennent qu’un jour plus tôt, ils ont été invités à ne pas vaquer à leurs occupations pour des raisons de sécurité –l’opposition regroupée au sein de l’alliance des forces démocratiques (AFD) projetait un sit-in devant le parlement ce mercredi-Des enseignants du collège méthodiste joints par téléphone ne disent pas autre chose. Selon eux, en raison des menaces de sit-in et autres manifestations annoncées, la direction de l’établissement a décidé de mettre les élèves en congé.

Mamadou Koulibaly refoulé au niveau de la cathédrale Il était environ 07h45mn, alors même que tous ceux qui ont eu accès au Plateau attendaient impatiemment l’arrivée du chef de l’Etat, que telle une trainée de poudre, l’information selon laquelle, le président de Lider , le professeur Mamadou Koulibaly  s’est fait refoulé par les forces de l’ordre et de sécurité a fait le tour de la cité. En  effet, en dépit de l’interdiction formelle de toutes formes de manifestations par les autorités sécuritaires ivoiriennes, le N°1 du parti Lider avait maintenu son intention de se présenter à l’Assemblée nationale au moment du grand oral du président Alassane Ouattara devant les élus de la nation. C’est donc, à juste titre qu’il s’est rendu ce mercredi au Plateau. Malheureusement pour lui, il a été freiné aux portes du Plateau.

Une vue des détachements des forces de l’ordre et de sécurité

Le président de la République est arrivé à 10h03 mn Il était 10h03 mn GMT, c’est l’heure à laquelle, le chef de l’Etat est arrivé à l’Assemblée nationale (côté collège méthodiste du Plateau où il a reçu les honneurs militaires). Après l’exécution de l’hymne national, c’est au pas de course qu’il a regagné  l’enceinte du parlement.

Bédié présent…Comme annoncé, le président du PDCI-RDA,  Henri Konan Bédié était présent à l’Assemblée nationale ce mercredi pour soutenir son « petit frère »  Alassane Ouattara  pour  son grand oral devant les députés. Sereinement assis à côté de la première Dame Dominique Ouattara, il a  écouté et suivi religieusement  « le speech » du tenant de l’exécutif ivoirien.

Après le recul de Pascal Affi N’Guessan et ses camarades de l’AFD, le déplacement du président de la République Alassane Ouattara pour présenter l’avant-projet de Constitution aux députés s’est déroulé dans le calme  en présence des forces de défense et de sécurité qui ont sorti pour l’occasion, la grande artillerie.

EKB

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