Aka Véronique jette plusieurs familles dans la rue à Anonkoua Kouté extension Ouest #CIV
Abidjan le 21 septembre 2015 (lepointsur.com) – Folle journée entre les forces de l’ordre et les résidents d’Anonkoua-Kouté Ouest, ce lundi. Quartier situé à la sortie de la forêt du Banco, sur la voie menant à N’Dotré dans la commune d’Abobo. A l’origine de ces manifestations, un conflit foncier entre Aka Véronique, la directrice de la promotion immobilière, Sotrapim et les acquéreurs du site.
Côte d’Ivoire-Litige foncier à Anonkoua-Kouté/Plusieurs familles perdent leurs biens
Munis, pour la plupart, de pierres et de gourdins, les populations de ce site, tentent en vain de faire barrage aux bulldozers venus démolir leurs habitations. A cet effet, des pneus usés sont brûlés sur la grande artère.
Des éléments de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire et la gendarmerie ont le temps de circonscrire le feu.
Les minutes qui suivent sont préjudiciales pour les manifestants, qui, dispersés à coup de gaz lacrymogène, finissent par céder à la réplique des hommes en armes. Laissant dès lors, libre cours aux bulldozers de passer à l’action. Aucune bâtisse n’est épargnée. Magasins, garages, maquis, buvettes, kiosques et habitations en construction cèdent tous sous les assauts des engins. C’est la désolation. Des propriétaires tentent de récupérer quelques matériaux de construction dans les décombres.
Approchés, Amon Koudia Paul, agent spécial des Travaux publics à la retraite et Bamba Mamadou, gestionnaire commercial font des précisions.
« Ce litige date depuis près de 20 ans. Ce sont les Ebrié qui nous ont vendu leurs terres. Et nous y sommes installés pour la plupart depuis 1981. Elle a payé 64 hectares de parcelles de terre. Mais, Mme Aka Véronique doit à ce jour, la somme de 800 millions FCFA. Or, selon les clauses du contrat, en cas de non respect d’une échéance, le protocole d’accord est caduc sans qu’il soit besoin d’aucune mise en demeure, ni aucune formalité judiciaire. Aussi, les sommes déjà encaissées par les propriétaires terriens leur restent acquises de plein droit. Les clauses du contrat n’étant pas respectées par Mme Aka Véronique, les îlots ont été vendus à d’autres personnes.»
Selon les explications de N’Kayo Djoman Paul, ex-agent commercial à la retraite, propriétaire terrien, « Mme Aka Véronique devait faire une enquête de commodo et d’incommodo pour vérifier si le site est occupé. Mais, elle ne l’a pas fait. C’est ainsi qu’après une enquête effectuée en 2004, le professeur Abouo N’dori Raymond ministre de la Construction et de l’Urbanisme à cette époque, a pris un décret pour annuler toutes les parcelles de Mme Aka Véronique. Elle n’a pas respecté les clauses du contrat. Et nous doit la somme de 800 millions FCFA, qu’elle prétend avoir payé alors qu’elle devait s’acquitter de cette somme avec un notaire. »
Poursuivant, il a indiqué que malgré tout cela, « Aka Véronique a détruit une cinquantaine d’habitations en mai 2014. Un acte condamné par la justice qui a exigé que ces populations soient dédommagées », a-t-il noté.
« Nous sommes en vacances judiciaires et le litige qui nous oppose à Mme Aka Véronique est pendante. Les populations ont donc demandé deux semaines pour parvenir à des négociations. Les deux ne sont pas arrivées et voilà que sans aucune mise en demeure, les machines démolissent nos habitations », ajoute-t-il.
Quant aux résidents, c’est un véritable cri de cœur qu’ils lancent au Président de la république, Alassane Ouattara et à Aka Véronique, pour la résolution pacifique de ce litige. « Nous sommes ouverts au dialogue. Que le Président Ouattara nous aide dans cette affaire. Il y a des veuves et des enfants qui vivent sur ce site. Nous voulons négocier », a plaidé le porte-parole des résidents, M.K.Nestor, commerçant.
Opportune Bath et Kakou Nda
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