Afrique du Sud: l’ANC demande une enquête pour corruption au sommet de l’Etat
En Afrique du Sud, le président Jacob Zuma a échappé à une motion de défiance. Mais son parti demande désormais une enquête sur la corruption à la tête de l’Etat.
En Afrique du Sud, une motion de défiance a été bloquée par les partisans de Jacob Zuma. Mais le président n’est pas tiré d’affaire pour autant.
Le week-end dernier, plusieurs cadres de l’ANC (African National Congress), le parti au pouvoir, ont exigé un débat sur l’avenir du chef de l’Etat, de plus en plus contesté y compris au sein de son propre mouvement.Lundi 29 mai, le secrétaire général de l’ANC a demandé l’ouverture d’une enquête judiciaire sur une possible collusion entre certains membres du gouvernement et les Gupta, amis du président Jacob Zuma.Depuis des mois, cette riche famille d’hommes d’affaires est accusée d’influencer le gouvernement pour servir ses affaires avec la complicité du chef de l’Etat.
Cinq ministres proches des Gupta
Le week-end dernier, des e-mails compromettants dévoilés par la presse ont renforcé ces accusations. S’ils sont authentiques, cela signifierait qu’au moins cinq ministres du gouvernement seraient acquis aux Gupta.
De son côté, l’opposition se mobilise. Mmusi Maimane, leader de l’Alliance démocratique, a ainsi annoncé qu’il allait saisir la justice.« Sans aucun doute, Jacob Zuma est à la tête d’une organisation criminelle, a-t-il déclaré. Le fait que le week-end dernier, l’ANC ne l’ait pas forcé à démissionner est la preuve que cette mainmise sur les ressources de l’Etat émane des rangs du parti au pouvoir. La divulgation de ces e-mails a montré très clairement que l’ANC, au lieu d’agir, a choisi de protéger une organisation criminelle. »
L’opposition devrait déposer dans la journée une plainte pour corruption et racket contre le président Jacob Zuma et son cabinet.