Editorial

Affi et la  saine appréciation des réalités…


Sauf cataclysme, la Commission électorale indépendante (CEI) clôt le dépôt des candidatures pour la présidentielle 2015 mardi 25 août 2015 à minuit. A ce jour, ils sont plus d’une dizaine de citoyens ivoiriens qui ont officiellement fait acte de candidature pour le  scrutin  du 25 octobre prochain. Parmi ceux-ci, le président statutaire du Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N’Guessan dont la candidature suscite des commentaires au sein du marigot politique ivoirien et même de l’opinion internationale. Pour les uns, en posant  cet acte, le président du FPI tourne définitivement dos au mentor du parti à la rose Laurent Gbagbo, détenu à la Haye pour crimes contre l’humanité.

Toute chose, qui remet au goût du jour,  l’honnêteté et la fidélité de Pascal Affi N’Guessan, vis-à-vis de son frère et ami Laurent Gbagbo. Pour les autres, la démarche du président du FPI est l’expression d’une prise de conscience  de la part de celui qui, à hue et à dia, soutenait qu’il ne pouvait pas avoir d’élections en Côte d’Ivoire avec Alassane Ouattara. Toujours, selon les tenants de la seconde thèse, en homme politique de terrain averti, le compagnon de Kili Angéline a compris qu’à un certain moment de la lutte, il fallait s’arrêter pour regarder dans le rétroviseur. Tout comme Laurent Dona Fologo, le président du FPI semble s’inscrire dans la logique de ceux qui font une saine appréciation des réalités politiques du moment. En tournant casaque et en faisant volte-face, Affi N’guessan porte le tocsin à la branche radicale de son parti que conduit Abdoudrahamane Sangaré qui lui, a appelé au boycott du scrutin du 25 octobre prochain.

S’il est vrai que la candidature de Pascal Affi N’Guessan est différemment interprétée, il n’en demeure pas moins, que le porte-étendard du parti de Laurent Gbagbo se positionne comme l’un des sérieux prétendants au trône. Eu égard à sa connaissance du terrain et à son sens de la modération qui attirent la curiosité de certains électrons libres, encore électeurs indécis. Au demeurant, les autres candidatures, non moins polémiques d’Essy Amara (indépendant), Charles Konan Banny (Pdci-RDA) font couler beaucoup d’encre et de salive. Considérés comme des poids lourds de l’opposition ivoirienne, symbolisée par la Coalition nationale pour le changement (CNC), ces deux candidats susmentionnés ont décidé de prendre leur distance vis-à-vis d’Aboudrahamane Sangaré qui incarne l’aile dure de ladite plate-forme.

Toute chose qui fait dire à certains observateurs, qu’en décidant d’aller en rangs dispersés, l’opposition amenuise ses chances de chasser Alassane Ouattara du pouvoir. Alors même que sur le terrain,  les différentes chapelles politiques affûtent leurs armes pour la bataille du 25 octobre, certains hommes politiques ont transposé l’arène dans l’Hexagone, où à fleurets mouchetés, les différentes forces en présence, notamment pro-Gbagbo et Pro-Ouattara se livrent un combat sans merci, via les réseaux sociaux ; cette  nouvelle forme de communication dont les méthodes ne sont pas sans reproches. La présumée tentative d’assassinat d’un certain Johnny Pacheco de la « Djossi Gang » par des partisans de l’actuel tenant de l’Exécutif ivoirien fait le « buzz » de l’actualité sociopolitique en Côte d’Ivoire et surtout sur tous les réseaux sociaux.

L’intoxication alimentaire qui a fait plus d’une dizaine de morts à Tiassalé (dans l’Agéby-Tiassa) à 97 Km de la capitale économique (Abidjan) a entrainé  la désolation au sein des foyers et même du gouvernement ivoirien. En attendant donc la date historique du 25 octobre 2015, les Ivoiriens dans leur grande majorité, retiennent leur souffle. Entre peur et espoir, ils scrutent l’horizon avec beaucoup d’incertitude…

Edwin Anoma, Directeur de publication du journal web:lepointsur.com

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