Affaire mandat d’amener de la juge française contre Soro/ Diby Koffi Charles met l’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire au pas
– Est-ce un début de crise diplomatique entre la Côte d’Ivoire et la France ?
Abidjan, 08-12-15 (lepointsur.com)-Après avoir observé un temps de réflexion, sûrement pour mieux appréhender les contours de l’affaire relative au mandat d’amener contre le président de l’assemblée nationale de Côte d’Ivoire Soro Guillaume par la juge française sabine Khéris, l’Etat de Côte d’Ivoire est sorti de son mutisme pour monter au créneau à travers son ministre des affaires étrangères Charles Diby Koffi en protestant vigoureusement contre ce qu’il qualifie de violation flagrante des accords de coopération, la convention de Vienne et les traités pour les immunités, rapporte l’AFP
« L`Etat de Côte d`ivoire par la voie de son ministre d`Etat, ministre des affaires étrangères Charles Koffi Diby a remis à l`ambassadeur de France George Serre un courrier de vive protestation contre le mandat d`amener émis contre Soro Guillaume, Président de l`assemblée nationale », souligne le confrère, avant d’ajouter que, le ministre ivoirien des affaires étrangères ivoirien Charles Koffi Diby a convoqué manu militari l’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire Georges Serre à qui, il a signifié la vive protestation de l’Etat de Côte d’Ivoire.
« J’émets une vive protestation contre le mandat d’amener émis dans le cadre d’une plainte du fils de l’ex-président Laurent Gbagbo », a martelé le chef de la diplomatie ivoirienne. Non, sans renchérir «le président de l’Assemblée est en mission officielle de représentation à travers un mandat que lui a donné le président de la République. Il bénéficie d’une immunité absolue. Nous exigeons donc que le mandat soit annulé », a dit Charles Diby Koffi. Qui a par ailleurs rappelé que ce mandat d’amener viole complètement les accords de coopération, la convention de Vienne et les traités pour les immunités.
De sources, proches de la diplomatie française, le courrier remis à l’ambassadeur de France serait adressé directement au ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius. A toutes fins utiles, la juge d’instruction parisienne Sabine Khéris cherche à entendre M. Soro dans le cadre de la plainte déposée en 2012 par Michel Gbagbo, fils de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, pour « enlèvement, séquestration et traitement dégradant et inhumain« . Ainsi, selon une source proche du dossier, des policiers se sont présentés lundi au domicile français de M. Soro qui était absent. Les policiers ont entendu les personnes présentes et ont informé la juge ».
Informés, les avocats français de Soro Guillaume ont été les premiers à protester. « Ceci, est d’autant plus choquant que les avocats de M. Soro avaient pris contact à plusieurs reprises avec la juge d’instruction pour s’interroger sur le cadre dans lequel il pouvait et devait coopérer avec la justice française. Celle-ci dispose dorénavant de tous les documents nécessaires qui pouvaient lui manquer », ont-ils indiqué, avant de déclarer qu’à leur tour, ils vont saisir la justice française pour une plainte contre Michel Gbagbo pour « dénonciation calomnieuse ».
Autant dire que cette affaire qui fait couler beaucoup d’encre et de salive est loin d’avoir livré tous ses secrets. Est-ce un début de crise diplomatique entre la Côte d’Ivoire et la France ? Rien n’est moins sûr. Toujours est-il que depuis ce matin, Abidjan a haussé le ton.
EKB
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