[Affaire Affou Kéita-Aïcha Koné] « Ce n’est pas la meilleure manière d’attirer d’autres personnes dans le camp du RHDP »
Abidjan, 17-12-2022 (lepointsur.com) Après la sortie de l’artiste Affou Kéita en réaction aux propos de la grande Aïcha Koné, l’on est fondé à s’interroger. Que veulent donc ceux qui soutiennent aveuglément le président Alassane Ouattara? Pensent-ils que c’est en insultant et en injuriant, à qui mieux mieux, ceux qui ne partagent pas leurs opinions qu’ils arriveront à convertir ces derniers en admirateurs du chef de l’État ? Rien n’est moins sûr. C’est en cela que le cas Affou questionne le rapport des Adorateurs transits à la politique. Car celle-ci n’est pas un ring où on se bat ou on s’abreuve d’insanités pour faire triompher ses opinions. Oh non ! C’est plutôt le lieu où doit prospérer le débat contradictoire, loin des calembredaines et des propos désobligeants qui font le lit de la division. Affou Kéita a donc fauté. Et plutôt gravement. Puisqu’elle s’en est prise à une dame qui a l’âge de sa génitrice. Ce qui constitue une circonstance aggravante. Mais, au-delà, il y a que les partisans exaltés du chef de l’État ne lui rendent pas service en se comportant de cette manière. D’autant que dans un pays, tout le monde ne peut aimer la même personne, fût-elle le président de la République. Conséquemment, il y aura toujours des gens qui vont médire de celui-ci. Et c’est leur droit. Nul ne peut leur en faire le grief. Car, il en va de l’amour comme de la haine. On aime qui on veut, de même, on déteste qui on veut. Sans avoir à se justifier outre mesure. Aicha Koné est donc libre de ne pas sacquer le président Alassane Ouattara. Tout comme Affou Kéita a le droit de vénérer le premier citoyen ivoirien. C’est également son droit. Dès lors, on se demande de quel droit elle ose s’en prendre aussi violemment à sa collègue. Surtout que cette dernière n’a pas insulté Alassane Ouattara. Quel est donc le projet ? En tout état de cause, ce n’est pas la meilleure manière d’attirer d’autres personnes dans le camp du RHDP. Puisque, généralement, les injures appellent les injures… Comme la gentillesse attire la gentillesse. Il convient donc d’accepter le fait que certains ne soient pas des supporters de Ouattara et soient donc libres de le critiquer. Sans préjudice pour l’amour que lui portent ses aficionados. C’est cela la beauté de la démocratie. Pour le reste, on n’est pas obligé de s’aimer. En revanche, on est obligé de se respecter. C’est une exigence a minima de notre vivre ensemble…
En définitive, et je termine là-dessus, Affou Kéita doit respect et considération à son aînée et devancière Aïcha Koné. La politique n’est pas la négation des convenances et des valeurs qui fondent la vie en société.