Actualite, Editorial

Affaire 400 Millions Fcfa, la Justice doit sévir


KONE MAMADOUA l’occasion du Conseil des ministres du Jeudi 16 Octobre 2014, le Président de la République, SEM Alassane  Ouattara, ulcéré par des frais de missions exorbitants du Premier-ministre Daniel Kablan Duncan, lors des Assemblées annuelles de la Banque mondiale et du fonds Monétaire International à Washington, aux Etats-Unis d’Amérique, reserre les verrous qui avaient pris un coup de rouille. Le budget alloué était initialement fixé à 250 millions F CFA, mais au final, le voyage aura coûté 400 millions de F CFA aux contribuables ivoiriens. Soit la bagatelle de 610 687 Euros. Première conséquence, Lucien Kouassi Oka, le directeur administratif et financier de la Primature, a été relevé de ses fonctions le 3 octobre 2014

Nous voudrions dire et rappeler au Président de la République que chaque fois qu’il y a vol, détournement des deniers publics, mauvaise gestion, abus de pouvoir, la seule règle qui vaille est d’actionner la justice administrative et pénale pour mener une enquête, individualiser les présumés auteurs et les punir avec toute l’extrême rigueur de la loi. Si on n’applique pas la loi, il n’y a ni Etat, ni Démocratie, encore moins Liberté.

Le peuple de Côte d’Ivoire attend de vous, en tant que Président des Ivoiriens, que la loi soit égale pour tous et qu’aucun de nous, y compris vous-même, Monsieur le Président de la République ne soyez pas au-dessus de cette loi. La loi demeure le thermomètre par lequel les citoyens mesurent la qualité ou la médiocrité de la gouvernance de leur pays.

Mais, à se poser la question, peut-on vraiment exclure, objectivement, la responsabilité de l’actuel Premier ministre, ministre de l’Economie et des Finances, SEM Daniel Kablan Duncan, qui n’est pas à sa première mission aux Etats-Unis, hors de la Côte-D’ivoire ? De qui dépend Lucien Kouassi Oka le Directeur Administre et Financier qui vient d’être limogé ? Exécute-t-il les dépenses à sa tête ? Pourquoi trouver un bouc-émissaire et ne pas tuer le mal par la racine.

Sans aucune intention de défendre Oka Kouassi Lucien, nous disons que le Premier ministre et tout son cabinet ont aussi une très grande part de responsabilité. Ont-ils pris conscience de ce qu’il s’agit de l’argent d’un peuple ivoirien, d’un pays qui sort d’une crise politico-militaro-sociale des plus aigues, des plus terribles de son histoire ? Et que ce peuple ivoirien, avec la timide reprise, sous et avec le pouvoir Ouattara est en train de reconquérir la confiance des bailleurs de fonds, de la communauté internationale et des investisseurs internationaux.

Malheureusement, il y a un contraste. Les partenaires extérieurs internationaux ne comprennent pas souvent que les pays les plus pauvres aient souvent leurs ministres, Directeurs Généraux et Centraux plus payés, mieux payés, qui disposent des plus belles voitures, de budgets de souveraineté souvent plus élevés que les gouvernants et les décideurs des pays et institutions internationales qui prêtent l’argent. Comment comprendre, et accepter une telle chose dans un pays où la population peine à se nourrir, à trouver du travail et surtout à trouver un dollar des USA par jour ? Il y a quelque chose qui ne va pas.

C’est pour changer tout cela que le peuple a porté son choix sur vous. Et pour que vous soyez comptable des fossoyeurs de l’Economie de la Côte d’Ivoire.

Nous espérons vivement que les nominations de hauts cadres compétents, intègres, dynamiques, de jeunes et mondialement connus comme Messieurs Thierry Tanoh et Philippe Serrey-Eiffel apportent à votre entourage, à  cabinet la bouffée d’oxygène, le souffle nécessaire pour que la Côte-d’Ivoire présente un visage mille fois meilleur que celui d’aujourd’hui. Nous espérons, qu’à la pratique, ces deux cadres de pointure mondiale seront à la hauteur de nos espérances et de la confiance que vous avez placée en eux, et celle de la confiance de la nation toute entière.

Est-ce le début de l’ère Ouattara Alassane II ? Un remaniement ministériel aura-t-il lieu pour renouveler votre équipe gouvernementale, l’appareil d’Etat et donner plus d’opportunité à des jeunes aux dents longues qui ont soif de montrer leur expertise et savoir-faire au monde ? Nous l’espérons très vivement. On dit généralement qu’on ne remplace pas une équipe qui gagne, mais nous sommes convaincus que votre équipe a besoin d’un nouveau départ. Votre équipe n’a pas bonne presse, elle a les mains très sales.

Mieux vaut vous débarrasserer des incompétents et d’inconscients qui n’ont de compétence que de soutenir :  » Je me suis battu pendant de longues années aux côtés d’Alassane Ouattara pour qu’il soit au pouvoir« . Comme le disait le père de la nation, feu le président  Félix Houphouët-Boigny dans une de ses pensées du jour : « Il ne suffit pas d’avoir la compétence professionnelle. Il faut surtout de la conscience professionnelle. » Combien on cette compétence professionnelle avant d’avoir la compétence ?

A méditer !

Par Diarrassouba Abdoul Khader Stéphane,

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