[Acquittement de Blé Goudé et de Laurent Gbagbo] Mercredi, le jour de toutes les décisions
–‘’Enfin ! L’heure de la réconciliation a sonné’’, selon un taximètre
-Vive tension contre leur libération à Anyama
La Cour pénale internationale (CPI) a décidé le mardi 15 janvier 2019, de l’acquittement de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé, mais cet ordre de mise en liberté a été suspendu jusqu’à demain en attendant de savoir si le procureur faisait appel.
Les juges ont ordonné la remise en liberté ‘’immédiate’’ des deux hommes poursuivis pour crimes contre l’humanité après les violences postélectorales de 2010 et 201, en Côte d’Ivoire. Mais, elle a été suspendue à la demande du procureur dans l’attente d’un nouvel appel. Autant affirmer qu’une nouvelle audience aura lieu sur ce sujet le mercredi 16 janvier 2019, matin jour de toutes les décisions.
La CPI s’est prononcée en faveur de l’acquittement de l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, et a également ordonné la mise en liberté immédiate de l’ancien chef de l’Etat ivoirien. Mais, finalement, quelques minutes plus tard, cet ordre de mise en liberté a été suspendu jusqu’à demain en attendant de savoir, si le procureur faisait appel.
Malgré ce report, la joie est toujours manifeste en acte et sur le visage de nombreux ivoiriens. ‘’Enfin ! L’heure de la réconciliation a sonné’’, nous a lancé un taximètre.
Dans les maquis, le show bat son plein à Yopougon, quartier favorable à Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Ici, personne ne veut écouter le reste : ‘’Nous on sait que Gbapê (petit nom de Blé Goudé) et le Woody de Mama (Laurent Gbagbo) sont libérés, épargnez du reste’’, lance Ziki Laurent au son du morceau en vogue, ‘’Allons à Gagnoa’’, du Groupe Magic Diezel.
À Anyama, quartier favorable à Alassane Ouattara, la tension est vive. Les populations ont mis feu à plusieurs pneus pour manifester leur mécontentement après l’annonce de l’acquittement des détenus de la CPI.
Le président du Collectif des victimes de Côte d’Ivoire, Issiaka Diaby, dit ‘’non’’ à la libération des deux hommes. Pour lui, ‘’on ne peut mener des enquêtes pendant 7 ans, on ne peut pas ouvrir une audience pendant 7 ans, et venir dire que Laurent Gbagbo doit être libéré. Si tel est cas qui est l’auteur des crimes contre l’humanité après les violences postélectorales de 2010 et 201’’ ?
C’est dans ce contexte confus qu’un fort détachement des forces de l’ordre (Police, Ccdo, Bae) patrouillent dans la commune de Yopougon.
Par ailleurs, une nouvelle audience doit avoir lieu le mercredi 16 janvier à 10 heures, heure locale. Audience qui déterminera, si Laurent Gbagbo sera remis ou non en liberté.
Cela fait sept ans que Laurent Gbagbo est en détention. Il était accusé de quatre chefs d’inculpation de crimes contre l’humanité : meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains.
Des faits qui couvrent la période de crise postélectorale en Côte d’Ivoire entre novembre 2010 et avril 2011. Des violences qui ont causé la mort de plus de 3 000 personnes en cinq mois. Des faits pour lesquels Laurent Gbagbo avait plaidé non coupable.
Malgré cette confusion, la majorité des Ivoiriens, toutes tendances confondues, aspirent à la libération de Laurent Gbagbo et de Charles. Finies les émotions de la sortie de crise : l’heure est à la réconciliation des filles et fils ‘’d’une Côte d’Ivoire unie’’.
Kpan Charles