Accusations d’agression sexuelle : une enquête d’un journal sur Nicolas Hulot fait polémique en France (SYNTHESE)


 Des accusations d’agression sexuelle contre le ministre français de la Transition écologique, Nicolas Hulot, parues vendredi dans le nouveau magazine Ebdo, font polémique en France.

Dans une enquête consacrée à M. Hulot, le Journal fait état d’une plainte pour viol déposée contre l’actuel ministre de la Transition écologique en 2008 pour une agression dont les faits présumés remontent à l’été 1997.

« Je n’ai pas voulu déposer plainte. Mon but n’était pas de le faire juger, mais de le mettre devant sa conscience », confie l’auteure de la plainte à Ebdo sous un nom d’emprunt.

Ebdo évoque également le cas d’une ancienne salariée de la Fondation Hulot, actuellement chargée de mission à l’Assemblée nationale, qui aurait dit avoir « connu des faits de harcèlement sexuel dans un emploi précédent ». Une allusion à la Fondation Hulot et à son président.

Ces accusations ont été vigoureusement démenties par l’actuel ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot, 24h avant leur parution. « Le Journal en question [évoquera vendredi] deux affaires qui n’en sont pas, et qui n’ont aucun contenu », a prévenu jeudi M. Hulot sur la radio RMC.
Sur l’accusation de viol, il explique que la « plainte a été classée sans suite, car non seulement l’affaire était prescrite, mais j’ai été auditionné par les gendarmes à ma demande, et […] il n’y avait rien qui permettrait de poursuivre cette affaire ».

Concernant le harcèlement sexuel, « la réponse est non […]. Si l’idée c’est de faire mal, que ces petits procureurs anonymes sachent que oui, ça me fait mal, mais je suis debout ! », a-t-il indiqué.

Face à la polémique, l’ancienne collaboratrice de M. Hulot a démenti les rumeurs de harcèlement sexuel dont elle aurait fait l’objet. « Je démens formellement les rumeurs me concernant. Je n’ai aucun commentaire à faire sur une affaire qui n’en est pas une », a-t-elle confié à la chaîne de télévision LCI.

L’auteure de la plainte pour viol contre M. Hulot en 2008 a également réagi à travers son avocat Michel Dufranc, qui a révélé qu’il s’agit de Pascale Mitterrand, petite fille de l’ancien président français François Mitterrand.

« Pascale Mitterrand a sobrement répondu aux questions après avoir eu la garantie que son nom n’apparaîtrait pas. Elle regrette cette médiatisation.C’est une affaire intimement douloureuse pour la famille dans son ensemble, et aujourd’hui, de revoir ça dès années après pour occuper l’actualité n’est pas un plaisir pour eux », a déclaré Me Dufranc sur BFMTV.

M. Hulot peut compter sur le soutien du gouvernement, comme ce fut le cas pour le ministre des Comptes publics, Gerald Darmanin, également accusé en début d’année de viol sur des faits présumés qui datent de 2009.

Le Premier ministre Edouard Philippe a indiqué dans une déclaration adressée à l’Agence France presse que M. Hulot « s’est exprimé avec sincérité et émotion sur les rumeurs dont il est l’objet depuis plusieurs jours. Ses explications ont été claires, précises, et nous n’avons aucune raison de douter de sa parole […] », a-t-il expliqué.

Le président français Emmanuel Macron aussi a assuré Nicolas Hulot de son soutien, a déclaré le porte-parole du gouvernement Benjamin Grivaux jeudi au sortir du Conseil des ministres. Une solidarité gouvernementale dénoncée par certains opposants, comme l’ancienne ministre de la Justice de Nicolas Sarkozy, Rachida Dati.

« Ces soutiens inconditionnels de commentateurs ou du gouvernement, parfois même des soutiens indécents, vont à l’encontre du sentiment de l’opinion publique, qui ne supporte plus ce sentiment de protection des puissants entre eux », a dénoncé vendredi Mme Dati sur Radio Classique.

Pour l’ancienne ministre, il ne s’agit pas de rumeurs, mais bien de deux affaires (Hulot et Darmanin) qui, « à un moment donné ont existé ». Dans un éditorial intitulé « Parole contre parole » publié sur compte, Ebdo explique que l’enquête concernant M. Hulot « s’inscrit dans le débat public de ces derniers mois, ce puissant mouvement de libération de la parole sur les abus envers les femmes ».

     

 (Xinhua)

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