[Accès universel à l’Information] Le ministre Sidi Touré appelle à ‘’s’orienter vers les sources d’informations officielles’’
Abidjan, 28-09-2020 (lepointsur.com) « Face à l’essor de la désinformation et de la manipulation politique, la vigilance constante est de mise. Il est crucial pour les populations de s’orienter vers les sources d’informations officielles, c’est-à-dire celles émanant des autorités compétentes afin d’avoir la bonne information et d’éviter de se laisser influencer par les fausses nouvelles », a déclaré Sidi Touré, ministre de la Communication et des Médias, lors de la célébration de la cinquième Edition de la journée internationale de l’accès universel à l’information, avec pour thème : ‘’Accès à l’information : sauver des vies, renforcer la confiance, apporter de l’espoir’’, ce lundi 28 septembre 2020 à Abidjan Plateau.
Voici le contenu de sa Communication
Le 04 septembre 2015 à Paris, lors de la 197e session de son Conseil Exécutif, l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO) a proclamé, le 28 septembre de chaque année, « Journée Internationale de l’Accès Universel à l’Information ».
Par l’instauration de cette journée internationale dédiée à la promotion de l’accès de tous à l’information publique, et dont notre pays commémore en ce jour, la 5e édition, l’UNESCO entend inciter tous les pays du monde, à instituer ou renforcer les normes politiques ainsi que les cadres juridiques et institutionnels relatifs à l’accès du public à l’information.
Il s’agit également, pour les pouvoirs publics des Etats membres, d’affirmer ou de réaffirmer leur adhésion à un droit qui participe au renforcement de la gouvernance et de la transparence dans la gestion de la chose publique.
La transparence de l’action publique est aujourd’hui une notion indissociable de la démocratie participative et de l’Etat de droit. Elle contribue à renforcer la confiance des populations à l’égard des autorités publiques, à favoriser la participation du citoyen dans les processus décisionnels et, par conséquent, à créer les conditions pour adhérer aux projets collectifs.
Longtemps conçu comme un privilège réservé à une minorité, le droit d’accès à l’information et aux documents publics est devenu un droit fondamental du citoyen.
Ce droit, essentiel au fonctionnement démocratique des sociétés, s’inscrit dans la vision de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 qui dispose en son article 19 : « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. »
Aujourd’hui, la tendance des Etats à reconnaître à leurs citoyens
le droit d’accéder à l’information et aux documents publics tend à s’universaliser. En effet, ce sont plus d’une centaine de pays, à travers le monde, dont vingt (20) en Afrique, qui ont adopté des dispositions de droit interne qui reconnaissent à leurs populations le droit d’avoir accès aux sources d’information et de documentation publiques.
La Côte d’Ivoire, pour sa part, n’est pas restée en marge de cet élan général de consécration de la liberté d’expression et « du droit au savoir ». C’est dans ce cadre que notre pays a adopté la loi n°2013-867 du 23 décembre 2013 relative à l’accès à l’information d’intérêt public qui a institué la Commission d’Accès à l’Information d’intérêt public et aux Documents Publics en abrégé CAIDP, Autorité Administrative Indépendante chargée de veiller au respect de ce droit fondamental.
Par ailleurs, la nouvelle Constitution du 08 novembre 2016 en son article 18 dispose et je cite : « Les citoyens ont droit à l’information et à l’accès aux documents publics, dans les conditions prévues par la loi. »
La commémoration en Côte d’Ivoire de la 5e édition de la « Journée Internationale de l’Accès Universel à l’Information » me paraît donc l’occasion appropriée pour rendre un vibrant hommage à Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, Président de la République, pour tous les efforts consentis en faveur de la mise en œuvre effective de ce droit, marquant ainsi fermement, l’attachement de notre pays au respect de la liberté d’expression par l’accès universel à l’information.
J’en veux pour preuve les nombreuses initiatives prises par le Gouvernement pour garantir une plus grande accessibilité des citoyens à l’information considérée d’intérêt public et ce, sur toutes les plateformes. Il s’agit notamment :
d’une presse écrite diversifiée, avec la prise en compte de la presse numérique par la loi n°2017-867 du 27 décembre 2017 portant régime juridique de la presse ;
d’une offre abondante en services réseaux de télécommunications facilitant l’accès à l’information ;
de la couverture du territoire national par la radio et la télévision à hauteur de 90% avec la réhabilitation de l’ensemble des centres émetteurs publics du pays, et la libéralisation effective de l’espace télévisuel avec dorénavant une offre plurielle, ainsi que l’opérationnalisation de la Télévision Numérique Terrestre (TNT) ;
du renforcement de la couverture radiophonique avec la présence de plus de 165 radios de proximité qui émettent sur l’ensemble du territoire national ;
de la mise en ligne d’un portail de données ouvertes ;
de l’institution d’un cadre d’échange et de partage d’information gouvernementale dénommé « Les Rendez-vous du Gouvernement » ;
de la dématérialisation entamée des services publics offerts aux citoyens.
Toutes ces avancées enregistrées par notre pays en matière de liberté d’expression, de transparence dans la gestion publique et de démocratie participative ont d’ailleurs été reconnues, d’où son retour sur l’échiquier politique et diplomatique international.
Le thème de la célébration de la Journée Internationale de l’Accès Universel à l’Information cette année est : « Accès à l’information : sauver des vies, renforcer la confiance, apporter de l’espoir ».
Ce thème, qui se propose de mettre l’accent sur l’importance de l’accès à l’information publique, surtout en période de crise, devrait nous interpeller sur le rôle que doit jouer chacun, d’une part dans la diffusion de l’information en cette délicate période que traverse le monde en raison de la pandémie à coronavirus et d’autre part, dans la situation socio-politique actuelle que connaît la Côte d’Ivoire.
Notre pays se prépare pour des échéances électorales qui constituent comme toujours, un baromètre pertinent de la bonne santé démocratique d’une Nation. La paix et la cohésion sociale, acquises au prix de nombreux sacrifices, doivent être préservées par tous car des informations erronées peuvent malheureusement les mettre gravement en péril. Face à l’essor de la désinformation et de la manipulation politique, la vigilance constante est de mise. Il est crucial pour les populations de s’orienter vers les sources d’informations officielles, c’est-à-dire celles émanant des autorités compétentes afin d’avoir la bonne information et d’éviter de se laisser influencer par les fausses nouvelles. En effet, c’est à ce prix que, tous ensemble, nous parviendrons à annihiler la propagation des « fake news » et contribuer ainsi, à sauver des vies et à renforcer la confiance des uns envers les autres.
Que la célébration de cette Journée permette la réalisation effective de l’accès universel à l’information pour tous les citoyens du monde et tout particulièrement en Côte d’Ivoire.
Je vous remercie !
Sidi Tiémoko TOURE