Politique

Absence de communication et de transparence entre l’ONI et la CEI #CIV


Abidjan, le 18-6-15 (lepointsur.com)-Sauf cataclysme, l’élection pour la présidentielle ivoirienne 2015 se tiendra dans 4 mois. Les différents états-majors des candidats déclarés s’activent pour permettre à leurs militants d’être à jour le jour du scrutin. Malheureusement, faute de réelle communication et de transparence dans la délivrance des pièces administratives exigées pour accomplir ce droit civique, les éventuels électeurs ne se bousculent pas les inscriptions et la révision de la liste électorale. Toute chose qui fait planer une réelle menace sur le scrutin présidentielle d’octobre.

Comment la mauvaise collaboration ONI-CEI menace la présidentielle 2015

« Les choses se déroulent bien dans le calme, même si l’affluence reste à venir », a indiqué Gervais Coulibaly dans un entretien avec un confrère.

Gervais Coulibaly

Gervais Coulibaly

Mieux, pour afficher son optimisme, il fait une esquisse d’explication, relative au manque d’engouement. En effet, s’appuyant sur les pièces à fournir pour l’enrôlement, il soutient que les Ivoiriens dans leur grande majorité rencontrent des difficultés. Surtout, la carte d’identité et le certificat de nationalité, le passeport biométrique ou la carte consulaire pour les Ivoiriens de l’étranger. « Ils sont nombreux les Ivoiriens qui n’ont pas ces pièces », souligne M. Coulibaly qui assure que des efforts sont en train d’être faits pour les aider à obtenir ces pièces. Ces propos tenus par M. Gervais Coulibaly, vice-président de la CEI en charge de la révision de la liste électorale sont révélateurs. En effet, ils témoignent des difficultés que rencontre l’institution à charge de l’organisation des élections en Côte d’Ivoire (CEI) sur le terrain. Car à travers ces propos, M. Gervais Coulibaly reconnaît qu’il n’y a pas un véritable engouement autour des inscriptions et la révision de la liste électorale. Pour mémoire, lepointsur.com avait attiré l’attention de l’opinion sur la menace que représentait, le non respect du délai de 30 jours, l’absence de communication quant au duplicata, sur les différents sites d’enrôlement…

 «  L’enrôlement des pétitionnaires pour l’acquisition de la Carte nationale d’identité format carte de crédit, lancé officiellement par le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Hamed Bakayoko à Bingerville, le 15 juillet 2014, une des banlieues du District d’Abidjan pose problèmeEntre l’engagement tenu par le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, et l’Office nationale d’identification (Oni) et la réalité sur le terrain, c’est le jour et la nuit (…)

 Même sur le site internet de la structure, rien n’est actualisé dans ce sens. Ce qui occasionne un véritable

Benjamin Essoh Djobo

Benjamin Essoh Djobo

cafouillage dans certains centres d’enrôlement. Pourtant, il suffit simplement de faire passer le message suivant pour ceux qui ont perdu leurs pièces et souhaitent faire un duplicata. Il faut, dans ce cas, se munir: de la photocopie de son extrait d’acte de naissance ou jugement supplétif, du certificat de perte établi dans un arrondissement de police, plus la quittance de 5.000 FCFA payée au Trésor où le lieu indiqué dans les spots télévisés. Et pourtant, que d’assurances de la part des autorités compétentes (…) A la direction de l’Oni, le premier responsable de cette structure, Benjamin Essoh Djobo refuse de parler à la presse. Pourtant les questions ne manquent pas et les journalistes ont besoin de réponses crédibles. Les journalistes sont tournés en bourrique, avec à la clé des rendez-vous non tenus. Et dire que la direction de l’Oni s’active à ouvrir d’autres sites à l’intérieur du pays. La tutelle, le ministère d’Etat, ministère de la sécurité et de l’intérieur affichait quant à elle, un relatif optimisme.

« C’est une visite de contrôle de toute la chaîne de production de la Carte nationale d’identité. Je suis heureux d’annoncer aux Ivoiriens une très bonne nouvelle : la Côte d’Ivoire est autonome et prête à produire la Carte d’identité des Ivoiriens dans le cadre de l’identification ordinaire. Dans le sens de notre normalisation, nous sommes aujourd’hui – et bientôt à partir du 15 juillet – capables de produire les Cartes d’identité des Ivoiriens, selon un processus très sécurisé, avec une banque de données qui devrait permettre de faire en sorte que même ceux qui perdent leurs cartes n’aient pas de soucis à se faire, parce qu’il suffit simplement de revenir avec son empreinte (Ndlr, digitale) et on retrouvera les données stockées pour reproduire une nouvelle carte d’identité. Tous les pétitionnaires qui attendent seront servis ».

Avait rassuré le ministre d’Etat, ministre de la sécurité et de l’intérieur, Hamed Bakayoko en 2014, lors d’une visite dans les locaux de l’Office Nationale d’Identification (ONI). En dénonçant l’hermétisme de l’Office National d’Identification (ONI) et l’absence de communication entre la structure en charge de l’établissement de la Carte Nationale d’Identité (CNI), le journal numérique «www. lepointsur.com » tirait la sonnette d’alarme. Un an après, la réalité du terrain donne raison audit journal. Alors même que les populations sont confrontées aux difficultés liées à l’obtention des Cartes d’identité, consulaires et autres passeports , le vice-président de la CEI, Gervais Coulibaly est formel : « Le plus important, c’est de pouvoir tenir le délai constitutionnel…Après la révision de la liste électorale qui prendra bientôt fin, le chronogramme de la CEI prévoit la réception des candidatures du 20 juillet au 24 août et la publication le 10 septembre des candidatures retenues par le Conseil constitutionnel. » Au regard des obstacles susmentionnés, des élections crédibles, transparentes, inclusives…sont-elles possibles à la date prévue par les dispositions constitutionnelles ? Seul l’avenir nous le dira.

EKB

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