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[A quelques heures de son retour en Côte d’Ivoire] Voici les dates qui ont marqué la vie de Laurent Gbagbo


Laurent Gbagbo rentre à Abidjan ce jeudi 17 juin, après dix années d’absence. Définitivement acquitté par la Cour pénale internationale le 31 mars dernier, renouera-t-il le fil d’une vie de combats politiques ? Retour sur les grandes dates de son parcours.

9 février 1982 : Les manifestations étudiantes amènent le pouvoir de Félix Houphouët-Boigny à fermer les universités. Professeur d’histoire et syndicaliste, Laurent Gbagbo est le leader de la contestation. Il crée avec son épouse Simone un mouvement clandestin qui deviendra le Front populaire ivoirien.

13 septembre 1988 : Après trois ans d’exil en France, il rentre en Côte d’Ivoire. En novembre, le FPI est constitué, il en est le secrétaire général.

28 octobre 1990 : Pour la première fois, Félix Houphouët-Boigny a un adversaire à la présidentielle. Laurent Gbagbo obtient 18,3% des voix. Le mois suivant, il est élu député de Ouaragahio lors des premières législatives multipartites. Le FPI envoie neuf députés à l’assemblée (sur 175).

18 février 1992 : À la suite d’une manifestation, Laurent Gbagbo est arrêté. Il est condamné à deux ans de prison ferme et 300 000 francs CFA d’amende, mais amnistié et libéré le 31 juillet. Alassane Ouattara est alors Premier ministre.

22 octobre 1995 : Henri Konan Bédié gagne une présidentielle verrouillée, boycottée par Laurent Gbagbo.

22 octobre 2000 : Laurent Gbagbo est élu président avec 59% des voix, malgré la tentative du général putschiste Robert Gueï, son adversaire malheureux, de se proclamer vainqueur. Alassane Ouattara avait été à nouveau disqualifié pour « défaut d’ivoirité ». [en vertu d’une modification de la Constitution ivoirienne exigeant que les candidats à la présidence de la République soient nés de père et de mère ivoiriens d’origine et ne se soient jamais prévalus d’une autre nationalité] Le FPI remporte les législatives en décembre, boycottées par le RDR, malgré l’impossibilité de les organiser dans plusieurs régions du Nord.

19 septembre 2002 : Après des mois de tension et de violences politiques, une vaste mutinerie se transforme en rébellion. Robert Gueï est assassiné. Le 17 octobre Laurent Gbagbo accepte de signer un cessez-le-feu. Le pays est désormais coupé en deux entre une zone tenue par les rebelles au Nord et une zone sous contrôle gouvernemental au Sud.

24 janvier 2003 : L’accord de Marcoussis, validé par la France, prévoit le maintien au pouvoir de Laurent Gbagbo et un gouvernement d’ouverture. Le porte-parole de la rébellion, Guillaume Soro annonce que les postes-clés de la Défense et de l’Intérieur reviennent à son mouvement. Les manifestations anti-françaises débutent. Le 21 octobre, le correspondant de RFI Jean Hélène est assassiné.

25 mars 2004 : Une manifestation interdite de l’opposition est réprimée. Elle fait 120 morts selon l’ONU.

27 septembre 2005 : Laurent Gbagbo déclare que l’élection présidentielle ne pourra se tenir le 30 octobre, faute d’un désarmement de la rébellion, et qu’il se maintiendra à son poste après cette date. Malgré les accords de Pretoria I et IIles Forces Nouvelles refusent de cautionner un scrutin, selon elles, « ni libre, ni transparent »

4 mars 2007 : Après un mois de négociations, Laurent Gbagbo et Guillaume Soro signent un accord de paix à Ouagadougou. Guillaume Soro devient Premier ministre.

31 octobre 2010 : Laurent Gbagbo arrive en tête au premier tour de la présidentielle avec 38% des voix. Alassane Ouattara est deuxième avec 32%. Il active son alliance avec Henri Konan Bédié, arrivé troisième avec 25%.

2 décembre 2010 : La Commission électorale indépendante (CEI) annonce, dans des conditions contestées par les partisans de Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara vainqueur avec 54% du second tour organisé le 28 novembre. Le lendemain, le Conseil constitutionnel, dirigé par des proches du président sortant, annule les résultats dans plusieurs régions du Nord et donne la victoire à celui-ci avec 51% des suffrages. Début de la crise post-électorale. L’Union africaine, la Cédéao et les pays occidentaux reconnaissent Alassane Ouattara comme président du pays.

11 avril 2011 : après des semaines de combats, une dernière campagne de frappes conduit à l’arrestation de Laurent Gbagbo.

30 novembre 2011 : Inculpé par la Cour pénale internationale, Laurent Gbagbo est transféré à La Haye. Il comparaît pour la première fois le 5 décembre.

12 juin 2014 : Les charges sont confirmées par la CPI, Laurent Gbagbo est renvoyé en jugement. L’affaire Blé Goudé est jointe à la sienne.

29 octobre 2015 : La CPI refuse de libérer Laurent Gbagbo afin de lui permettre d’assister à l’enterrement de sa mère décédée le 15 octobre en Côte d’Ivoire.

28 janvier 2016 : Ouverture du procès contre Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé

18 janvier 2018 : La Cour suprême d’Abidjan condamne Laurent Gbagbo et trois membres de son dernier gouvernement –non reconnu par la communauté internationale- à vingt ans de prison et 329 milliards de francs CFA d’amende (environ 500 millions d’euros), pour l’affaire dite du « casse de la BCEAO ». Les trois autres accusés ont bénéficié de la grâce présidentielle accordée en août 2018 par Alassane Ouattara à plus de 800 acteurs de la crise post-électorale.

15 janvier 2019 : la chambre de première instance de la CPI acquitte Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé des accusations de crimes contre l’humanité. Les conditions de mise en liberté l’obligent à demeurer en Europe. Le 5 février, il rejoint sa seconde épouse Nady Bamba à Bruxelles. Le bureau de la procureur fait appel le 16 septembre.

31 mars 2021 La Chambre d’appel de la CPI confirme l’acquittement, les restrictions de déplacement sont révoquées.

7 avril 2021 : Alassane Ouattara donne son feu vert au retour de son ancien rival.

31 mai 2021 : Assoa Adou, secrétaire général de la branche du FPI qui lui est fidèle, annonce la date du 17 juin pour un retour.

Source : Rfi

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