Charles Konan Banny, Essy Amara, KKB et Kablan Brou (Ph:Dr)

Le  5^ème Congrès extraordinaire du plus vieux parti de Côte d’Ivoire, Pdci-Rda s’ouvre ce matin du samedi 28 février 2015, au palais des sports de Treichville. Sans la présence des candidats déclarés à la présidentielle sous la bannière de cette organisation politique.

Ainsi en ont décidé Charles Konan Banny, Essy Amara, KKB et Kablan Brou. Il est de leur droit, mais pas de leur devoir de manipuler l’opinion sur des textes qu’ils ont signé volontairement sans aucune pression, sans aucune arme sous la tempe.

Le Pdci-Rda tout comme les autres partis politiques ivoiriens est une organisation. Toutes les organisations déclarées au ministère de l’Intérieur prennent leur décision au sein d’un congrès.

« Le congrès définit les grandes orientations et procède au renouvellement de ses organes dirigeants« . Telle est l’importance de la tenue d’un congrès. Surtout quand il est extraordinaire c’est qu’il y a une crise grave.

Il faut donc, la présence de toutes les forces vives se réclamant de cette organisation à cette rencontre des grandes orientations et renouvellement des organes.

Le reste n’est manipulation, intoxication. En Afrique et particulièrement en Côte d’Ivoire ceux qui ont peur n’ont pas leur place en politique. Seul les plus courageux avancent, progressent et atteignent leur objectif. La politique de la chaise vide par peur ou mépris de « cautionner » quoi que ce soit n’a jamais été payante. Il faut marquer l’histoire par sa présence.

L’histoire récente de la Côte d’Ivoire nous apprend que le père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne, Félix Houphouët-Boigny n’est pas devenu facilement président du Pdci-Rda. Henri Konan Bédié ne l’a pas succédé sur un plateau d’or en dépit des textes de la constitution. Laurent Gbagbo n’est pas arrivé au pouvoir en dansant le « gbégbé ou l’alloucou » (des danses prisées en pays bété dont il est ressortissant. Il en est de même pour l’actuel dirigeant du peuple ivoirien, Alassane Ouattara.

Chacun a bataillé fort souvent au prix de sa vie, en bravant la peur et affrontant les armes des forces de l’ordre. Si Banny, Essy, KKB et Kablan Brou ont décidé de diriger la Côte d’Ivoire comment vont-ils battre campagne s’ils brandissent la peur comme moyen de défense? Laurent Gbagbo n’aurait jamais accédé au pouvoir face à Robert Guéi si tel est qu’il avait eu peur de l’armée au pouoir.

Ont-ils besoin de se présenter à la présidentielle sous la bannière du Pdci-Rda si tel est qu’ils ont une représentativité ? Les autres campagnes électorales (législatives et municipales) ont enregistré des candidats indépendants qui ont battu des têtes choisies par leur parti politique.

La Côte d’Ivoire Félix Houphouët-Boigny ne doit pas se transformer en un champ de bataille où le sang doit toujours couler pour des intérêts mesquins et égocentriques. En refusant d’être présent au 5^ème congrès extraordinaire du Pdci-Rda et voulant à tout prix être candidat sous la bannière de ce parti, il n’y a deux manières de semer le désordre et la provocation.

Les signes sont là. Ces dix dernières années le peuple ivoirien a été manipulé, torturé intellectuellement dans les agoras, parlements et grins (lieux de rencontre et de discussion des militants des différents partis politiques). Conséquences, la Côte d’Ivoire a enregistré plus de 3000 morts.

N’est-ce pas ce même Pdci-Rda qui soutient que « le linge sale se lave en famille ? ». D’où sortent ces militants qui ne veulent rien entendre encore moins écouter ? Il y des germes de désordre qui se plantent, peu à peu.

Sériba Koné

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