Actualite

2 morts et un blessé par balles à Bouaké (sources hospitalières) #CIE


Aux dernières nouvelles, la manifestaion du jour a fait deux morts et un blessé par balles de sources hospitalières.

  • Le point de la situation à 15 h par notre correspondant sur place à Bouaké
  • Plusieurs dégâts causés par les manifestants

-Aucune arrestation de manifestants

13819340_318723185130951_687125916_n

La voie internationale menant au Mali et au Burkina. Ph.Dr

Bouaké, 22-07-16 (lepointsur.com) Après Yamoussoukro, Daloa, Tiassalé, Bouaké est sous le feu des projecteurs, vendredi 22 juillet 2016, tôt ce matin. Une action spontanée de manifestants contre la CIE est partie du quartier de Dar-Es-Salam, en passant par Dougouba, non loin du marché de gros de Bouaké. Cette marche, s’est très vite transformée en pillage, ce matin dans cette ville située, au centre de la Côte d’Ivoire.

La voie internationale menant au Mali et au Burkina serait bloquée par les manifestants. La Biao, au quartier commerce, serait vandalisée et pillée par les manifestants. La préfecture de Police envahie. Les manifestants ont pris d’assaut la préfecture de police où ils ont pillé et cassé des grilles de sécurité. Aucune arrestation n’a été signalée, comme annoncée.

Le point de la situation à 15 heures

Un calme précaire est revenu dans la ville de Bouaké, mais plusieurs dégâts ont été causés. Des voies restent encore barrées par endroit, à 14h. L’agence de la CIE du quartier Dougouba a été visitée par les manifestants. La clinique de la société a pillée et plusieurs matériels médicaux emportés.  Celle de la Sodeci sise au quartier Beaufort a été pillée. Un hélicoptère de l’Onuci vole à basse altitude sur la ville de Bouaké, précisément, à la gare routière, théâtre des opérations. “C’est pour disperser les manifestants, parce que la police est débordée”, nous indique un officier de police rencontrée à la préfecture de police.

13816778_318723071797629_1499590976_n

Une vue des manifestants à la CIE. Ph.Dr

Les grilles de sécurité cassées, des treillis de policiers emportés, la moto d’un agent incendiée. Quelques policiers légèrement blessés. Des pierres un peu partout dans l’enceinte de la préfecture de police. Où, quelques manifestants sont encore visibles.

La résidence du maire, Nicolas Djibo, au quartier Air France I, n’a pas été épargnée par les manifestants. Dans la furia, ils ont mis sens dessus dessous sa maison. Tout comme, à la mairie annexe qui abrite la direction des Transports.

Vitres fracturées, meubles et matériel de bureau emportés, des papiers épars jonchant par terre, dans les différents bureaux… Tel est le triste et macabre décor que présente le siège du conseil régional de Bouaké, après le passage des manifestants. La Préfecture où siège le préfet de région pillée, ainsi que la Biao et la direction régionale des impôts.

Les prisons “sécurisées”

Le camp pénal de Bouaké et la prison civile ont été sécurisés. »Nous avons sécurisé le camp pénal et la prison civile », rapporte le commandant du premier bataillon du Génie de Bouaké le Lieutenant-colonel, Touré Sory, joint par téléphone.

En attendant le point des dégâts par les autorités, la confusion reste toujours totale, dans la mesure où, aucune association et mouvements de consommateurs ne revendiquent la manifestation. Les observateurs de la politique ivoirienne sont tout aussi muets.

 Simon Debamela (Correspondant à Bouaké)

Encadré 

Dix années de traumatisme collectif pour rien ?

Apparemment, les 10 années de traumatisme collectif dont le point culminant fut la crise post-électorale n’ont servi à personne, et surtout pas à nos dirigeants, ceux pour qui nous exposons souvent aveuglément nos poitrines, voire nos vies. Regrettables tous ces actes de vandalisme et de violence que nous observons.

Mais est-ce qu’on se donne la peine de se poser les bonnes questions. Est ce qu’on daigne écouter vraiment le peuple, pour entendre ses cris profonds et gémissements qu’il n’arrive plus à étouffer et contenir? Avons-nous vraiment pris toute la mesure des peines, des efforts et des aspirations de ce peuple que tous prétendent tant chérir. Est-ce qu’on ne ruse pas avec ce peuple qui a fait de nous ce que nous sommes? …

Tant que cela n’est pas fait, et surtout dans un élan d’humilité, de détachement, de responsabilité, nous étalerons toujours nos vaines spéculations et contradictions et déplorerons encore et encore ces actes condamnables, parce qu’on aura perdu un précieux temps à ne voir que les conséquences mais jamais les causes.

Une contribution de Mayeul Danhouéobservateur  de la vie socio-politique

Commentaires

commentaires