Justice-Abus de pouvoir : Charles Koffi porte plainte contre le Premier-ministre Ahoussou Jeannot
lepointsur.com (Abidjan, le 29-3-2015) « Le vendredi 20 mars 2015 à 10H58 mn, j’ai fait signifier par mon huissier à l’agent judiciaire du Trésor représentant l’Etat de Côte d’Ivoire, une assignation en paiement de dommages et intérêts portant sur la somme de 200 millions Fcfa pour tous les préjudices que j’ai subis du fait de mon arrestation et mon incarcération abusives pour une période de 6 mois ferme allant du 6 juin 2012 au 8 décembre de la même année sur ordre de M. Ahoussou Kouadio Jeannot au moment où il était Premier-ministre et ministre de la Justice pour prétendues dénonciations calomnieuses à son encontre et atteinte à l’ordre public ».
C’est par ces propos que le président du Renadvidet-Ci a introduit la conférence de presse qu’il animait le samedi 27 mars 2015 au Plateau. A l’origine de cette mésaventure, Charles Koffi met en avant l’arrestation puis la relaxe de Koné Cheick-Oumar, fortement impliqué dans le détournement des fonds destinés à l’indemnisation des victimes des déchets toxiques.
Pour plus d’informations sur cette inattendue relaxe, le président du Renadvidet-Ci affirme s’être rendu au 1er cabinet d’instruction du tribunal de première instance d’Abidjan Plateau. Sur les lieux, en effet, selon Charles Koffi, la juge a indiqué qu’elle venait d’être dessaisie de la procédure concernant les victimes des déchets toxiques sur ordre du Premier-ministre et ministre de la Justice Ahoussou Kouadio Jeannot.
A juste titre, selon son président, à l’issue d’une réunion, le Ben du Renadvidet-Ci a adressé un courrier au ministre de l’Intérieur à la date du 30 mai 2012. L’informant de l’organisation d’un sit-in pacifique devant le palais de justice pour exiger l’arrestation immédiate de Koné Cheick-Oumar.
« Réunis le 6 Juin 2012 aux environs de 8H au jardin du plateau faisant face à la deuxième entrée du palais de justice en vue de ladite manifestation, des éléments de la CRS de Williamsville avaient fait irruption audit lieu pour s’opposer à sa tenue », a-t-il poursuivi. Pour Charles Koffi, après une échauffourée de près d’une heure de temps qu’ils ont eue avec leur collègue du premier arrondissement qui avaient reçu des ordres contraires, qui consistaient à veiller au bon déroulement de la manifestation, il avait été prié de surseoir au sit-in par le Préfet de police qui aurait eu échange téléphonique avec lui.
Injonction qu’il s’apprêtait à mettre à exécution en demandant aux victimes de regagner leur domicile respectif, lorsqu’il a été violemment pris à partie par des éléments de la police criminelle conduits par le Commissaire Gogoua Maxime. Ceux-ci voulaient l’extraire manu militari parmi les victimes qui y ont marqué une farouche opposition. Malgré la détermination des victimes des déchets toxiques, Charles Koffi a fini par être arrêté le même jour puis déféré deux jours après, précisément le 8 juin 2012 à la Maca.
« Libéré le 8 décembre 2012, j’ai gagné mon procès contre l’ex Premier-ministre et ministre de la Justice le 11 Juin 2014 devant la Cour d’appel d’Abidjan pour délits non constitués », s’est réjoui le président du Réseau national des victimes des déchets toxiques de Côte d’Ivoire. Toute chose qui le réconforte à intenter un procès contre Ahoussou Kouadio Jeannot.
Malheureusement, étant donné que la Haute Cour de justice n’est pas encore instituée en Côte d’Ivoire pour juger les Présidents de la République pour haute trahison, ainsi que les hautes personnalités pour abus de pouvoir dans l’exercice de leurs fonctions, Charles Koffi a décidé d’assigner l’Etat de Côte d’Ivoire que représentait Ahoussou Kouadio Jeannot, au moment des faits, devant le tribunal civil du Plateau, pour les torts qui, selon lui, lui ont été causés à tort par cette autorité de l’Etat.
Le président du Renadvidet-Ci n’a pas manqué de préciser que l’huissier de justice parti signifier l’arrêt de la Cour d’appel au Premier-ministre Ahoussou Kouadio Jeannot a été menacé et chassé par lui.
Idrissa Konaté
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