[11 avril 11-11 avril 19] 8 ans plus tard, la Côte d’Ivoire a du mal à se placer devant un miroir
À Barthelemy Zouzoua Inabo: 11 avril 2019. Huit ans plus tard. La Côte d’Ivoire a toujours du mal à placer un miroir devant elle. Les effets incandescents de la crise post électorale sont encore enfouis dans les esprits. Huit ans plus tard, beaucoup de choses ont changé, les ponts et boulevards ouverts, les yeux éblouis mais les cœurs saignent toujours.
Des efforts ont été faits, je continue de saluer l’ordonnance portant amnistie des infractions de la crise post électorale prise par ton camarade.
‘’Huit ans plus tard, tout n’est pas rose mais chacun doit faire son introspection. Ce pays ne se construira pas dans la haine des uns des autres. Mais dans la compréhension du destin commun.’’
Elle a été un tournant sur le chemin de la difficile réconciliation nationale. Le gouvernement considère aujourd’hui que les Ivoiriens n’ont plus de raisons de demeurer en exil. Sauf les personnes expressément exclues de l’amnistie. Et pour lesquelles les discussions se poursuivent. Notamment les militaires et les Ivoiriens en procès devant les juridictions internationales. Sauf ceux qui ont un rapport particulier à la crise. Tous les autres peuvent retrouver la terre de leurs ancêtres et l’embrasser.
Huit ans plus tard, tout n’est pas rose mais chacun doit faire son introspection. Ce pays ne se construira pas dans la haine des uns des autres. Mais dans la compréhension du destin commun. Je constate, en parlant avec les différents blocs politiques, que les Ivoiriens sont fatigués de la crise. Ils veulent passer à autre chose. Créons chacun et tous, les conditions de passer à autre chose!
Cher aîné, je vais aborder un sujet sensible. J’ai été invité à suivre la conférence de la présidente des lesbiennes de Côte d’Ivoire. J’y serai pour une raison simple: la liberté. La liberté pour laquelle nous militons respecte les majorités et les minorités. Les homosexuels posent un problème de fond à la Culture et à la croyance et connaissance sexuelles des Ivoiriens en particulier et des Africains en général. Mais ils n’en demeurent pas moins des hommes et des femmes. Or, nous convenons tous que les Hommes naissaient égaux en Droit!
Les questions sont nombreuses autour de l’homosexualité: est ce une maladie? Une construction génétique? Une déviation et une orientation sexuelle? Une aptitude naturelle? Un choix de vie? Comment un homme peut-il coucher avec un autre homme? Comment une femme peut-elle coucher avec une femme? Pire, comment un homme peut-il coucher avec un animal? L’homosexualité est-elle une menace pour l’humanité? Faut-il les tolérer et les pourchasser?
J’irai écouter la présidente des lesbiennes de Côte d’Ivoire. Je te rendrai compte. Au calme.
Ce jeudi 11 avril 2019, c’est la rentrée solennelle de la deuxième chambre du Parlement. À Yamoussoukro. Le Sénat est désormais au complet. Deux ans plus tard. 66 élus et 33 désignés par ton camarade. Question sur toutes les lèvres, le tabouret du président de l’institution? Il le garde ou on le lui arrache? Question de cohérence en fait! Tu n’es pas dans le groupe dirigé par les 112, tu libères le tabouret. Ce qui a tué Macloclo doit ou devrait tuer Maclacla. Réponse, à partir de 16 h.
Par Fernand Dédeh